River Plate relégué en deuxième division argentine

Le 26 juin 1996, le club mythique de River Plate remportait la deuxième Copa Libertadores de son histoire, dans son Stade Monumental Antonio Vespucio Liberti et devant son public. Quinze ans plus tard, jour pour jour, c’est une monumentale déroute qui a mené le club de Buenos Aires à la relégation à l’échelon inférieur, la première de son histoire, le tout sur fond de graves incidents.

Le 27 juin 2011, au lendemain de la relégation de River Plate, c’est tout Buenos Aires qui s’est réveillé avec la gueule de bois. La veille, dans son antre du Monumental, River concédait le nul lors du barrage retour contre Belgrano (1-1), club de 2e division. Combiné à la défaite de l’aller (2-0), ce résultat scellait le sort des Millonarios parmi l’élite du football argentin et les condamnait à évoluer au niveau inférieur la saison prochaine, pour la première fois de leur histoire. Une relégation accueillie non sans heurts par des supporters déchaînés.

Graves incidents après le match retour

Fous de rage après le penalty raté par Mariano Pavone, alors que le score était encore de 1-1, les fans du club ont montré tout leur talent de hooligans en s’illustrant par des jets de projectiles en tout genre et ont même tenté d’envahir la pelouse comme lors du match aller. Une attitude qui a nécessité l’interruption de la rencontre et l’entrée en jeu des forces de l’ordre, munies de lances à eaux pour refroidir les ardeurs des supporters les plus virulents. Mais devant l’ampleur de la situation, le match a finalement été arrêté alors que le temps additionnel était à peine amorcé (91e). Le résultat était tout de même entériné et River Plate envoyé en D2, alors que les joueurs allaient se réfugier dans les vestiaires pour échapper à la vindicte populaire.

Malgré les 2 500 policiers mobilisés par la fédération argentine, l’envahissement du stade n’a pu être évité et les socios du club sont restés dans l’enceinte et aux alentours pour se livrer à de véritables actes de guérillas urbaines. Plusieurs voitures et installations publiques en ont fait les frais et près de 50 personnes ont été blessées pendant les échauffourées. La situation n’est redevenue calme que près de trois heures après la fin du match. Mais le mal était fait et le double vainqueur de la Copa Libertadores déjà condamné à la descente.

Pavone: "Je serai triste à vie"

Un véritable séisme dans le football argentin, dont a très vite pris conscience le malheureux Mariano Pavone. Auteur de l’ouverture du score dès la 6e minute de jeu, l’attaquant argentin a ensuite été beaucoup moins en réussite en voyant son penalty repoussé par le gardien de Begrano, mettant un peu plus le club de la capitale sur la voie de la relégation. En larmes à l’issue de la rencontre et très marqué par son échec devant le but, celui qui a été désigné coupable de la relégation par les supporters, a confié à la Radio Del Plata sa grande détresse: "Si je l'avais mis, nous menions 2-1 et il restait du temps pour remettre un but. Je l'ai mal frappé, le gardien adverse a bien lu la trajectoire et nous avons perdu tout espoir. Ce qui arrive est la pire chose de ma carrière. Je serai triste à vie. La chose qui compte aujourd'hui, c'est que River ne mérite pas d'être en D2."

Si River Plate est relégué malgré sa 9e place au classement sur 18 équipes, c'est que le club paye pour trois années plus que moyennes, les classements des trois dernières saisons étant pris en compte pour déterminer les équipes qui devront jouer leur maintien lors des barrages face à des formations de 2e division. Et à ce jeu-là, les Millonarios ont enchaîné les places dans le bas du tableau et terminé sur quatre nuls et autant de défaites. De quoi les conduire directement vers ces matches fatidiques. Juan José Lopez, l’entraîneur de la débâcle parti tout juste après la relégation de River Plate, c’est Matias Almeyda qui a été nommé pour lui succéder. Si, à 37 ans, l'ancien joueur de la Lazio et de l'Inter Milan, qui a pris sa retraite après le barrage de relégation perdu contre Belgrano, n'a aucune expérience de coach, les supporters comptent désormais sur son attachement indéfectible au club pour faire remonter les Rouge et Blanc. La reconstruction s'annonce douloureuse.

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