Présent dans l'effectif de River Plate depuis 2012, Matias Kranevitter a connu une ascension météorite avec son club formateur et avec la sélection argentine.
A l’heure où le football est devenu un sport globalisé qui tend à gommer les spécificités qui peuvent exister dans certains pays, d’autres n’ont pas transigé en conservant leur singularité à certains postes. Ainsi celui de "Cinco" en Argentine demeure une institution. Milieu de terrain devant la défense, il a pour mission de se distinguer par son sens du placement, la qualité de son jeu court, sa présence et son habileté technique en un-contre-un.
De ce portrait-robot a émergé un grand nombre de milieux passés à la postérité aussi bien sur leur territoire qu’en Europe, le juge de paix. Ils s’appellent Redondo, Cambiasso, Almeyda, Mascherano et appartiennent à cette caste. C’est dans ce sillon que s’inscrit le jeune milieu de terrain de River Plate, Matias Kranevitter, ni plus ni moins présenté comme le "projet le plus important du football argentin" par le journal phare argentin La Nacion .
Symbole du renouveau de River Plate
Un titre aussi flatteur que lourd à porter pour un joueur qui n’a que quatre saisons dans les jambes, surtout au pays de Maradona et Messi. Ce qui n’a pas empêché au natif de Yerba Buena de se constituer un palmarès assez fourni avec "El Millonario" : un titre de Champion d’Argentine, une Copa Sudamericana équivalent de la C3 en Europe, une Recopa Sudamericana et enfin le Graal l’été dernier avec la Copa Libertadores acquise au dépens des Tigres de Gignac. Un titre que River Plate n’avait plus gagné depuis 19 ans.
Cette série de trophées remportés prend plus de poids quand on sait que River Plate était en deuxième division argentine il y a seulement trois ans. En ce sens, Kranevitter incarne le renouveau triomphant de l’équipe. Sa trajectoire a pris un autre sens avec l’arrivée de Marcelo Gallardo. Disciple de Marcelo Bielsa, l’ancien Monegasque a très vite signifié ses attentes sur le jeu à adopter pour son équipe en conférence de presse : "Je cherche également à asphyxier mes adversaires, à ce que mon bloc équipe aille chercher très haut l’équipe adverse. Et lorsqu’on récupère, il faut aller très vite vers l’avant." Sur le terrain Kranevitter est dès lors, au milieu de terrain, la meilleure réponse à la complexité des problématiques posées par les adversaires.
Héritier de Mascherano
C’est tout naturellement que le milieu de terrain, qui aurait pu être golfeur, a fait ses débuts avec l’Argentine en septembre dernier face à la Bolivie. Un examen de passage réussi avec un total de 105 ballons touchés pour un taux de passes réussies de 92% ! Plaque tournante de la formation de Tata Martino, le milieu de terrain de River Plate attire le respect de ses nouveaux coéquipiers. "Kranevitter m’a impressionné. Je ne pensais pas qu’il était aussi bon", s’était étonné Carlos Tevez, attaquant de l'ennemi Boca Juniors, dans le quotidien Olé.
L’Argentine a aussi apprécié, heureuse d’avoir trouvé un héritier à Javier Mascherano. Car c’est bien à ce dernier que le joueur âgé de 21 ans est comparé. Loin d’être écrasé par cela, Kranevitter en tire un honneur dans une interview accordée à AS. "J’ai toujours admiré Mascherano, il a toujours été mon modèle à ce poste. C’est une fierté d’être comparé à lui. Par chance j’ai pu le connaître en sélection. Il est très humble et ça démontre le type de personnage qu’il est."
Les deux joueurs pourraient croiser le fer dimanche matin à l’occasion de la finale du Mondial des clubs. Mais avant ça River Plate devra se défaire d’Hiroshima en demi-finale. Ensuite à l’issue de cette compétition, il sera temps pour Kranevitter de s’envoler pour l’Atlético de Madrid qui l’a recruté moyennant huit millions d’euros. Il y retrouvera en tant qu’entraîneur un autre ancien glorieux milieu de terrain de l’Albiceleste, Diego Simeone. En Argentine, on ne déroge pas avec la tradition, Kranevitter en est son héritier.
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