Ricky, régional de l’étape chilienne

"Quelquefois mes coéquipiers en sélection m'appellent Chile, mais ils n'insistent pas trop avec ça", affirme en rigolant Ricardo Rodríguez, qui précise aussitôt se sentir "100 % argentin". "Toute ma famille s'est installée au Chili il y a 10 ans, car mon père a trouvé du travail ici. Nous avons été très bien accueillis dès le début, et je suis très heureux d'être ici ; mais ça ne m'empêche pas de me sentir argentin", raconte Ricky à FIFA.com.

Son origine argentine transparaît de toutes parts, de l'écusson qu'il porte sur son maillot à son accent de Buenos Aires, en passant par ses préférences culinaires. "Ma spécialité chilienne préférée ? Le barbecue… argentin", lance-t-il avant d'éclater de rire. "Nous avons un barbecue à la maison et nous nous en servons tous les dimanches. Le viande au barbecue est comme une religion."

Si pour n'importe quel joueur, une première Coupe du Monde de la FIFA reste forcément inoubliable, pour Ricky, la Coupe du Monde U-17 qu'il dispute dans son pays d'adoption revêt un caractère encore plus particulier. "J'ai ma famille ici. Elle peut venir me voir. Mes trois sœurs aînées sont en Argentine. Elles ont dit qu'elles viendraient peut-être si nous nous qualifions pour le deuxième tour. Pour l'instant, les membres de ma famille qui vivent à Santiago viennent nous voir jouer à Chillán", précise-t-il.

Une année incroyable
2015 a été une année importante pour l'attaquant de l'Unión Católica. Outre ses débuts en Coupe du Monde, il a également fait partie de l'équipe qui a servi de sparring-partner à l'Albiceleste lors de la dernière Copa América. "Une expérience incroyable. La plus belle de ma vie", résume celui qui a donc eu l'occasion de s'entraîner avec Lionel Messi, Javier Mascherano et autres Ángel Di María… "On les considère toujours comme des stars et puis finalement, on se rend compte que ce sont des êtres humains, comme tout le monde. Au début, nous avions le trac mais peu à peu, ils ont mis à l'aise", assure-t-il.

Parmi les souvenirs qu'il gardera à jamais de ces quelques jours passés avec les meilleurs joueurs de son pays, il conserve non seulement une photo prise en compagnie de son idole, Messi, mais également la douleur d'une nouvelle finale perdue, cette fois face à ses amis chiliens. "Mes copains du centre de formation m'ont pas mal charrié à ce sujet. J'aurais fait pareil si l'Argentine avait gagné. Il existe une grande rivalité entre le Chili et l'Argentine."

À l'image de celle qui existe entre l'Allemagne et l'Argentine, a-t-on envie d'ajouter. C'est le prochain rendez-vous pour Ricky et ses coéquipiers. Il aura lieu le 21 octobre au stade Nelson Oyarzún de Chillán et à cette occasion, l'Albiceleste jouera déjà sa dernière carte. "Oui, et en même temps c'est une belle occasion de prendre notre revanche. Même si la sélection senior n'a pas grand-chose à voir avec nous, la rivalité avec l'Allemagne existera toujours. La finale 2014 nous est restée en travers de la gorge", reconnaît-il au sujet de la dernière Coupe du Monde, au Maracanã. "J'ai regardé la finale avec mes rares amis chiliens qui n'étaient pas pour l'Allemagne. Aux autres, j'ai dit que ce jour-là, ce n'était pas la peine de venir chez moi. Après le match, j'ai éteint mon téléphone. Je ne voulais parler à personne. Il a fallu du temps pour que ça passe. Petit à petit, j'ai commencé à mieux supporter les blagues à ce sujet", se souvient-il.

Pour éviter de revivre ces moments mais cette fois en tant qu'acteur, Rodriguez et l'Argentine, qui aborde la deuxième journée du Groupe C sans le moindre point au compteur après la défaite contre le Mexique lors de leur entrée en matière., devront s'imposer coûte que coûte. L'une des motivations de Ricky face à l'Allemagne sera également la perspective, en cas de qualification pour le tour suivant, d'une confrontation potentielle avec... le Chili !

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