Renault et PSA triomphent en Argentine, où leur présence est …

S'il y a un pays où les voitures tricolores sont populaires, c'est bien… l'Argentine. Et ce n'est pas nouveau. Implantés industriellement depuis plus de cinquante ans, PSA surtout et Renault dans une moindre mesure cartonnent. Le premier a accru ses immatriculations de voitures et d'utilitaires de 36% sur les sept premiers mois à 80.171 unités selon les chiffres de l'Adefa (Association des constructeurs auto argentins). Citroën a carrément crû de 71% à plus de 20.700 (voitures seules), Peugeot de 32% à 48.957 (hors utilitaires).

28,7% de part de marché cumulée

 Renault progresse pour sa part de 7,6% à 76.398 exemplaires. PSA et Renault se retrouvent au deuxième et troisième rang respectivement du marché argentin, derrière Volkswagen (105.487 unités), mais devant GM, Ford et Fiat, trois acteurs également traditionnels dans le pays. PSA détient 14,7% du marché total (voitures, utilitaires et poids-lourds), Renault 14%. Soit 28,7% pour les marques tricolores au cumul. Pas mal. C'est l'un des pays du monde où l'industrie automobile française est la mieux représentée.

 Renault premier constructeur local

 En production, les français sont encore plus forts. Renault est carrément le premier constructeur local, générant 15% des véhicules fabriqués en Argentine, devant Fiat et PSA (14%). La vieille Renault Clio II est le modèle le plus fabriqué sur place (38.000 unités sur sept mois) à peu près à égalité avec le pick-up Volkswagen Amarok et la Fiat Palio. Renault produit aussi l'utilitaire Kangoo et la berline familiale Fluence dans son usine de Santa Isabel (province de Cordoba). PSA fabrique les Peugeot 206 (rebaptisées 207), 308 et 408 (une 308 familiale rallongée avec coffre séparé), les Citroën C4 et la nouvelle C4 Lounge (une C4 à quatre portes plus spacieuse comme la 408), ainsi que les utilitaires Peugeot Partner et Citroën Berlingo, à Palomar, dans la banlieue de Buenos-Aires.

Peugeot, une vieille histoire

PSA en Argentine, c'est une vieille histoire. Peugeot a acquis une belle réputation dès les années 60 avec la production sur place des 403 puis 404. Ces véhicules robustes ont été vite appréciés, notamment la 404, déclinée également en pick-up, à une époque où la France jouissait d'une excellente image en Amérique du sud. La Safrar, la filiale locale de Peugeot à l'époque,  a même su donner une connotation sportive à la 404, avec de brillants succès dans les rallyes au travers de véhicules confiés à des pilotes locaux.

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La marque au lion a même concocté une version 404 "Le Mans", qui n'exista jamais en Europe. La 404 fut produite jusqu'en 1980. La 504 a conforté ensuite cette renommée. Elle a même été restylée dans une version inédite en France.  Aujourd'hui encore, alors que la production a cessé depuis des années, la berline 504, simple, solide, facilement réparable, continue de faire les beaux jours des taxis de Buenos-Aires. Et l'indestructible pick-up 504 coule des jours paisibles dans les campagnes.

Allers et retours

Citroën n'avait pas la même réputation. Ses 2CV, puis Méhari et Ami 8, fabriquées dans les années 60 et début 70, étaient chères, avec des carrosseries peu solides. En outre, ces véhicules n'étaient pas assez rapides pour les longues lignes droites qui constituent l'essentiel du réseau routier argentin. Citroën a d'ailleurs cessé sa production en 1975. Lors du marasme politique et économique de la fin des années 70 et début 80, Peugeot s'est aussi désengagé, mais en continuant quant à lui de faire fabriquer ses véhicules par une société indépendante, la Sevel, avec des capitaux argentins (groupe Macri) et une participation de Fiat.... Ce n'est qu'en 1998 que PSA est revenu à la charge en prenant le contrôle de la Sevel. Progressivement, le constructeur français a renouvelé la gamme Peugeot et réintroduit des Citroën sur les chaînes proches de la capitale fédérale.

Quand Renault produisait des Jeep

Renault, lui, a produit des 4L et Dauphine en Argentine, avec une piètre image de qualité. Jouant sur les mots, les argentins avaient même rebaptisé la 4L… « 4Latas », ce qui veut dire littéralement « 4 boîtes de conserves »… Histoire de souligner le côté camelote de la voiture ! Mais Renault eut son coup de génie au milieu des années 60 en reprenant l'entreprise locale IKA, qui fabriquait sous licence les Jeep et Rambler d'American Motors (quatrième constructeur américain disparu en 1987). La Régie a pu ainsi compléter sa gamme locale par le haut avec des grosses voitures plutôt cotées, elles. Il a même apposé son logo sur la fameuse Torino, une American Motors 440 redessinée par Pininfarina qui fut la voiture nationale par excellence entre la fin des années 60 et début 70. C'était à l'époque la plus grosse Renault du monde ! Malheureusement, la fiabilité n'était pas terrible… Aujourd'hui, Renault a une image moins bonne, plus bas de gamme, que celle de PSA.

Le Brésil longtemps négligé

Si les Français ont très tôt investi en Argentine, ils ont en revanche longtemps négligé le Brésil, malgré une éphémère fabrication de Dauphine et d'Alpine (!) dans les années 60. Les Français ne se sont réellement intéressés au Brésil qu'à la fin des années 90. L'usine Renault de Curitiba (Etat brésilien du Parana) fut inaugurée décembre 1998. La production de PSA à Porto Real (Etat de Rio) a débuté en 2000. Désormais, la stratégie de PSA est de produire les voitures de petite taille à Porto Real et les compactes en Argentine.

Chez Renault, c'est moins clair, l'Argentine ne fabriquant que des véhicules anciens (sauf la Fluence), alors que le Brésil produit les modèles modernes (Logan, Sandero, Duster). Sur sept mois, les ventes de Renault ont régressé au Brésil de 11% à 92.407 unités. Celles de PSA ont fléchi sur la période de 13% à 66.608, selon les statistiques de l'Anfavea (Association des constructeurs brésiliens).

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