Le pape François a rendu publique son encyclique sur l’environnement, le 18 juin. Intitulé “Laudato si” (“Loué sois-tu”), ce texte avait fuité dans la presse italienne le 15 juin. Le Saint-Père y livre sa vision de la situation écologique actuelle.
Pour The Independent, l’encyclique “était très attendue, compte tenu de l’énorme popularité du pape François et de ce que beaucoup considèrent comme son potentiel à influencer de manière significative la politique dans les domaines tels que l’énergie et la mondialisation économique”.
Ecologistes et scientifiques s’attendaient à ce que ce texte soit une “victoire dans le débat sur le climat, qui pourrait finalement aider à sortir de l’impasse politique et influencer l’opinion publique en faveur de l’action pour le changement climatique”, rapporte le quotidien britannique.
Un pape écolo
The Washington Post précise que le pape “a lié le réchauffement climatique à d’autres thèmes centraux de son pontificat : la lutte contre les inégalités et la pauvreté mondiale”. Il “dénonce le cocktail toxique de surconsommation, consumérisme, dépendance aux combustibles fossiles et indifférence dévoyée des riches et puissants”. Selon le journal américain, le pape François se dévoile “non seulement comme un pontife très vert, mais aussi comme un mordu de politique”.
Ces 192 pages valent au pape l’approbation des écologistes. Mais, en plaidant “pour un nouveau partenariat entre science et religion afin de combattre le changement climatique”, il entre “immédiatement en conflit avec les sceptiques, qu’il réprimande pour leur ‘déni’”.
Non partisan
Pour autant, la position du pape n’est finalement ni à droite, ni à gauche, tempère The Daily Telegraph, pas d’accord avec l’idée que l’encyclique serait un “manifeste vert pour l’instauration d’un ordre socialiste. Ce n’est rien de la sorte. ‘Laudato si’ est à la fois orthodoxe dans son catholicisme, et radical dans ses idées.” Pour le journaliste, “il s’agit d’un document profondément humaniste, qui se préoccupe de l’impact de la dégradation de l’environnement sur nous tous, ici et maintenant”.
Néanmoins, ce document n’est pas “socialiste”. Le chef de l’Eglise catholique, “plus que conscient qu’il joue à la fois dans et hors des idéologies de gauche et de droite dans ses prescriptions politiques, [...] plaide pour une approche non partisane des problèmes”.
Le pape est donc un homme politique qui prêche pour sa paroisse, la Terre. Et gagne ainsi en popularité. Le Washington Post rappelle que “l’encyclique arrive dans une année à haut potentiel pour l’action internationale en faveur du climat”. La COP 21, Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, aura lieu à Paris à partir de novembre prochain.
—Justine Cantrel
Open all references in tabs: [1 - 3]