Sébastien Loeb fait son retour sur les routes du championnat du monde WRC. L’Alsacien dispute en Argentine ce week-end le troisième de ses quatre rallyes programmés cette saison sur une épreuve remportée ces sept dernières années par le Français. Pourtant, le nonuple champion du monde n’est pas là pour faire du tourisme au cours d’une saison finalement très chargée...
Dire qu’il voulait presque s’arrêter, lassé des voyages et des essais privés ! Sébastien Loeb n’allait disputer que quatre rallyes cette saison, un petit plaisir au cœur d’une année 2013 plus paisible. Mais l’Alsacien n’a pas perdu le virus et l’amour du pilotage l’a finalement conduit à multiplier les expériences sur circuit et en rallye. Son programme est à ce titre impressionnant : WRC donc mais aussi FIA GT, Mitjet Series à Pau, Porsche Supercup, les essais pour les débuts éventuels de Citroën en WTCC à l’horizon 2014 et évidemment Pikes Peak avec Peugeot, l’un de ses grands défis cette saison. Sans compter son implication dans son écurie éponyme, le Sébastien Loeb Racing, également engagée en Le Mans Series. Un véritable Stakhanov du volant !
A-t-il eu pour autant le temps de souffler un peu depuis sa dernière apparition en WRC, en Suède début février terminée par une deuxième place derrière le leader du championnat du monde, Sébastien Ogier ? "Pas vraiment… Dès que j’avais un peu de temps libre, j’ai toujours trouvé à m’occuper, le plus souvent derrière le volant d’une voiture de course, a-t-il confié cette semaine. Après l’Argentine, j’enchaînerai quatre autres week-ends de compétition, je crois que je ne passerai que deux jours chez moi en mai. Mais je n’ai pas à me plaindre, c’est moi qui ai choisi de répondre favorablement aux opportunités qui se présentaient. Je suis encore plus occupé que les années précédentes, mais cela me permet de développer mes facultés d’adaptation et d’accumuler de l’expérience en vue de nos projets communs avec Citroën. C’est l’année où il fallait faire tout cela, j’apprendrai plus tard à ne rien faire…"
Un seul jour d'essais sur terre depuis novembre
En attendant de s’offrir une retraite plus paisible, Loeb arrive en Argentine avec l’ambition d’un jeune loup qui retrouverait son terrain de jeu favori, celui qui l’a sacré roi ces sept dernières années. "Il est difficile de dire si mon absence sur les deux dernières manches aura une influence sur mon rythme en début de course. Mais il est évident que je vise le meilleur résultat possible !" Le nonuple champion du monde se veut quand même raisonnable. "À part une journée d’essais, je n’ai plus roulé sur la terre depuis le Rallye d’Espagne 2012. Je ne sais donc pas quel sera mon feeling lors des premières spéciales en Argentine."
Le duel rêvé avec Sébastien Ogier serait-il donc perdu d’avance ? Pas forcément même si Loeb ne veut pas tirer de plans sur la comète. "Je pense qu’on peut vite perdre le rythme et c’est la raison pour laquelle je me montre prudent. Il ne faut pas se le cacher : la page du rallye est quasiment tournée pour moi et je suis concentré sur l’avenir. Ce programme restreint est une bonne façon de continuer à porter les couleurs de Citroën en 2013, mais je ne suis pas aussi bien préparé que Mikko, Dani et les autres. Nous verrons bien une fois que nous aurons le casque sur la tête…" Volkswagen, invaincu depuis le Monte-Carlo remporté par… Loeb, peut-elle descendre de son piédestal à l’occasion du retour du maître des dernières saisons ? "Ça n’a pas été toujours facile pour Citroën face à une concurrence qui allie déjà un très haut niveau de performance et de fiabilité sur un matériel de toute dernière génération. Mais la saison n’est pas terminée pour autant, car un championnat de treize manches sans décompte se joue aussi sur la régularité." Loin de ces petits calculs qui le dépassent désormais, Loeb n’aura qu’un leitmotiv: foncer et se faire plaisir. Si en plus cela peut permettre à Citroën de relever la tête, tout le monde sera content ! La farniente, elle, attendra bien encore un peu…