PORTRAITS - Trois hommes comparaissent à partir de mardi devant le tribunal de Salta dans le nord-ouest de l’Argentine.
Ils s’appellent Gustavo Lasi, Daniel Vilte et Santos Vera. Ces trois hommes comparaissent à partir de mardi devant trois juges à Salta, pour le viol et le meurtre de Cassandre Bouvier et Houria Moumni. Ces deux jeunes Françaises ont été tuées en 2011 lors d’un séjour en Argentine. Ces trois hommes sont emprisonnés depuis deux ans et demi.
Gustavo Orlando Lasi, principal accusé
Gustavo Orlando Lasi, 27 ans, est un ancien employé municipal et guide occasionnel. Il est accusé d’avoir violé Cassandre et Houria, comme en attestent les tests ADN réalisés sur les corps des deux victimes.
Il rejette la faute sur les autres. Cet homme reconnait les agressions sexuelles. En revanche, il rejette la responsabilité des meurtres sur Daniel Vilte, maçon de 28 ans, et Santos Vera, jardinier de 34 ans. Mais ces deux derniers nient avoir tiré sur les jeunes femmes. Mis en cause par Gustavo Lasi, Daniel Vilte et Santos Vera se disent innocents et expliquent ces accusations par de vieilles querelles familiales.
Les cadavres des Françaises tuées par balle et partiellement déshabillées avaient été retrouvés le 29 juillet 2011 près du belvédère du parc naturel de la Quebrada de San Lorenzo à une quinzaine de kilomètres de Salta. Cassandre a été tuée d'un tir de carabine dans la tête alors que Houria a été abattue d'un coup de feu dans le dos, de même calibre. Elles portent aussi des traces de coups.
Le "faux-pas" de Gustavo Orlando Lasi. Après un colloque de sociologie à Buenos Aires sur l'influence arabo-musulmane en Amérique latine, les deux jeunes femmes avaient mis le cap sur la province de Salta, pour un séjour touristique. Elles avaient été vues en vie pour la dernière fois le 15 juillet à 16h30, date de leur entrée dans le parc naturel.
Pendant deux semaines, personne ne recevra de nouvelles. Leurs sacs à dos sont restés dans une auberge de jeunesse mais leur logeuse ne donnera pas l'alerte. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à Lasi car il a commis l'imprudence d'insérer sa carte SIM dans le téléphone volé à Houria le 15 juillet à 19h50 et d'offrir à sa petite amie son appareil-photo. Gustavo Orlando Lasi affirme avoir violé les Françaises sous la menace de ses co-accusés, alcoolisés, rencontrés par hasard alors qu'il était allé chasser des pigeons avec une carabine.
Beaucoup de doutes autour de Santos Vera
Santos Vera était accusé d’avoir, lui aussi, violé l’une des jeunes filles. Mais les preuves contre lui, qui se sont contredites à de multiples reprises dans leurs dépositions, sont maigres. Un test ADN accusait Santos Vera de viol sur Cassandre, mais la contre-expertise s'est révélée négative. Les policiers ont également retrouvé chez lui une machette qui pourrait avoir servi à découper les habits des jeunes femmes.
Daniel Vilte, un alcoolique cocaïnomane
Daniel Vilte, un maçon de 28 ans, est quant à lui connu pour sa forte consommation d’alcool mas aussi pour ses prises régulières d’un dérivé de la cocaïne. Cet homme a revendu, peu après les faits, un revolver qui pourrait avoir été utilisé le jour du meurtre, selon le dossier d'instruction.
Walter Lasi aux abonnés absents
Un quatrième homme pourrait être impliqué dans l’affaire, mais il ne figure pas dans la liste des accusés. Il s’agit de Walter Lasi, le père de Gustavo Lasi. Il est le propriétaire de la carabine qui a tué Cassandre.
L'avocat argentin des familles des victimes, Me Nicolas Durrieu, s'étonne qu’il ne soit pas sur le banc des accusés. "Il y a de nombreuses zones d'ombres dans ce dossier, dit Me Durrieu. Nous espérons que les accusés avoueront et que les familles de Cassandre et Houria pourront enfin savoir ce qui s'est passé".
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