Quatre ans après sa mise en place, l’Argentine lève le contrôle des …

La mesure permet le rétablissement d'un taux de change libre entre le dollar et le peso. Elle devrait entraîner une dévaluation de la devise argentine, a reconnu le ministre. Le gouvernement précédent soutenait sa monnaie. L'ancienne cheffe de l'Etat avait imposé ce dispositif il y a quatre ans, afin de freiner une fuite des devises affaiblissant les réserves de la Banque centrale de la république argentine (BCRA).

Ayant perdu confiance dans le système bancaire en raison de l'inflation récurrente et du gel de leurs comptes en dollars pendant la crise économique de 2001, les Argentins cherchaient à  épargner en dollars à  l'étranger ou à  se procurer des billets verts pour les échanger au marché noir. Depuis 2011, le contrôle des changes a provoqué l'émergence d'un taux de change parallèle : le dollar vaut près de 10 pesos au taux officiel, mais près de 15 pesos, soit 50 % de plus, sur le marché souterrain.

Le contrôle des changes obligeait les particuliers voyageant à  l'étranger à  acheter des devises au marché noir. Les entreprises étaient limitées dans leurs importations, par exemple pour des pièces détachées dans le secteur automobile, la machinerie industrielle, le matériel médical ou électronique. Jusqu'ici, les biens importés étaient ensuite lourdement taxés par le pays sud-américain. L'objectif pour le nouveau gouvernement est de relancer les exportations et d'afficher des mesures rassurantes pour attirer des investissements étrangers, afin de renflouer les réserves monétaires de devises, passées de 30 à  25 milliards de dollars en quelques mois.

La mesure a été décidée alors que l'économie du pays est en panne, avec une inflation supérieure à  25 % cette année. Pour 2016, une inflation supérieure à  35 % est attendue en cas de dévaluation du peso argentin, ce qui semble inéluctable, la correction du taux de change faisant généralement bondir les prix.

Durant sa campagne, le président Macri a également promis plus d'orthodoxie économique, après la gestion de Nestor et Cristina Kirchner, qui se sont éloignés des institutions financières internationales. Parmi les décisions symboliques prises depuis le 10 décembre, l'Argentine s'est engagée à  communiquer ses statistiques de manière transparente et fiable, après des années de manipulations de ses indicateurs économiques, qui minimisaient notamment l'inflation.

Le ministre du Budget et des Finances, Alfonso Prat-Gay, a par ailleurs assuré que des émissaires argentins se rendraient à  New York pour reprendre le dialogue et trouver une issue négociée au conflit opposant depuis 10 ans Buenos Aires et des fonds « vautours », ayant systématiquement refusé toute restructuration de dette, acceptée par 93 % des créanciers.

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