Fabien Jans
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f.jans@sudouest.fr
Il doit en avoir des fourmis d'Argentine dans les jambes. Franck Puchouau a eu beau essayer d'arrêter, de s'éloigner quatre années durant des déserts d'Amérique du Sud, aucun dérivatif n'a su effacer le souvenir de ses quatre précédentes participations au Dakar (dont une en Afrique).
Demain à Buenos Aires, le seul Gersois engagé dans la compétition sera sur la ligne de départ du mythique rallye-raid. Il prendra place dans le camion affublé du dossard n° 566.
Contrairement à sa dernière participation en 2010, lors de laquelle il était membre de l'équipage d'un camion assistance bivouac, il sera cette fois dans la course en tant que deuxième pilote du team béarnais Boucou. Il portera néanmoins secours aux pilotes de voiture des teams qui ont choisi de lui faire confiance, dont Nani Roma, nul autre que le vainqueur du Dakar 2014.
La pression sera double, mais Franck Puchouau ne rêve que de ça. Artisan garagiste à Barcelonne-du-Gers, président actif de l'association des commerçants, il est passionné de mécanique et de sport automobile.
Soif d'aventure
Un passe-temps qui demande beaucoup d'investissement personnel, mais qu'il n'envisage jamais comme un engagement purement individuel. Ainsi, en 2010, il avait fait bénéficier de son expérience à Magali Berdoulet et Caroline Cazautets, engagées sur le rallye Aïcha des Gazelles au Maroc, en préparant leur buggy. Sur son Renault Trucks de 700 chevaux pouvant atteindre les 150 km/h dans les grands espaces d'Amérique du Sud (Argentine, Bolivie et Chili), il aura de quoi satisfaire sa soif d'aventure, si les conditions de course le lui permettent. Ce dont il est difficile de douter, le fameux rallye-raid, le plus sélectif au monde, n'offrant pas forcément de perspective si réjouissante pour le quidam. Surtout à bord d'un camion par 40 °C, qui arrive au bivouac en pleine nuit, alors que les pilotes auto et moto sont installés depuis plusieurs heures déjà, ce qui augure des plages de sommeil extrêmement courtes.
Et que dire de cette étape marathon au cours de laquelle les camions n'auront pas le droit de porter assistance aux autres concurrents. Une charge en moins, certes, mais la promesse d'une nuit en plein désert d'Atacama avant de repartir au petit matin. Tout sauf une balade de santé.
Le réveillon en Argentine
En attendant de passer aux réjouissances, Franck Puchouau a passé son 31 décembre sur le sol argentin après son vol entre Madrid et Buenos Aires, mercredi : « Ils doivent passer le contrôle technique aujourd'hui », explique Jacques Puchouau, le père du concurrent gersois qui assure le relais au garage barcelonnais, attendant quotidiennement des nouvelles de son fils. « Les camions partant après les voitures et les motos, il nous téléphonera en fin de matinée pour nous, à son réveil pour lui. »
Jacques Puchouau n'est plus étonné par la passion dévorante de son fils : « Franck aime le sport automobile depuis tout petit. Il a été mécanicien de course en Formule 3. Nous, nous faisions du tout-terrain. Mais nous n'avons jamais poussé jusqu'au rallye. Je suis heureux pour lui. Quant aux risques, nous n'y pensons pas. »