Poussières d’étoiles : River Plate, « La Máquina »

Histoire d’une équipe argentine, l’Époque Dorée de River Plate

La Máquina de River Plate, c’est l’histoire d’une équipe sans commune mesure dans le football argentin; c’est l’histoire d’une tactique ambitieuse rendue possible par des joueurs de grands talents, cinq attaquants unis comme les cinq doigts de la main, une comparaison qui leur va tellement bien, au vu des nombreuses gifles infligées. En Argentine, les années 1940 furent marquées par une équipe, une seule, River Plate. Elle a déjà connu bien des succès par le passé, mais la décennie en question est déterminante dans la construction du monument argentin : des joueurs extraordinaires se succèdent, tous s’intègrent parfaitement au système mis en place par Cesarini, convertissant l’équipe en une fantastique représentation du beau football. Retour sur une légende.

Le football d’un autre temps ?

La question est légitime et se pose d’entrée de jeu. Le football est un sport en constante évolution et je peux déjà entendre les plaintes m’infirmant qu’une telle équipe ne pourrait gagner aujourd’hui. C’est pas faux. Il est vrai que le schéma tactique mis en place par Renato Cesarini a de quoi terrifier la plupart des clubs de Ligue 1: la défense se compose uniquement de deux hommes, le milieu de terrain de trois autres, les cinq restants constituant l’attaque. Un schéma qui prend rapidement des allures utopiques, bien qu’en y réfléchissant bien, la plupart des 4/3/3 se convertissent en 2/3/5 en phase offensive, les latéraux « modernes » sont essentiels dans le jeu offensif.

Un pari audacieux qui fait mouche le 21 septembre 1941, alors que River Plate visite son voisin de L’Independiente. Une première gifle infligée par la Máquina, et surtout pour l’Argentine, la naissance d’une équipe de rêve composée alors de Juan Carlos Muñoz, José Manuel Moreno, Aolfo Pedernera, Ángel Labruna et Luis Deambrosi, bientôt remplacé par l’incroyable Felix Loustau. Ces cinq attaquants sont les figures emblématiques de cette Epoque Dorée, celles qui surgissent des mémoires des abuelitos argentins: seulement 18 matches, pour 38 buts, ont suffi à ces cinq là pour forger la légende de River.

La Maquina, River Plate, compo

Crédit photo: Football’s Greatest

Une machine à onze têtes

Ces cinq noms monopolisent d’une certaine manière l’identité de La Máquina. La créativité, le mouvement, l’osmose générée par les attaquants occultent quelque peu la formidable organisation mise en place derrière eux, organisation qui justement permet cette liberté de création et de mouvement. La défense se repose alors en grande partie sur deux rocs, Ricardo Vaghi, une force de la nature, et Luis Feyrreira, bien aidés par les deux récupérateurs au milieu, Bruno Rodolfi et Ramos. Un blocage total de l’axe du jeu qui permettait alors à Moreno et Loustau de virevolter sur leurs ailes.

Sur le terrain, la tactique se traduit par une collection impressionnante de buts, de trophées (champion en 1941, 1942, 1945, 1947, 1952, 1953, 1955, 1956, 1957), et de noms prestigieux : Bernabé Feyrreira, Alfredo Di Stefano, Carlos Peucelle, Nestor Rossi, entre autres.

Crédit photo principale : Wikipedia – Avalado por ley 11723

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