Quatre mois après le 2e Forum mondial des droits de l'Homme (FMDH) tenu à Marrakech, le Maroc, le Brésil et l'Argentine ont plaidé à Genève pour l'ancrage de l'esprit et des valeurs de cet évènement international devenu incontournable.
«L'espace unique qu'offre le Forum pour débattre des défis et des perspectives d'avenir, doit s'ériger en processus qui rassemble tous les acteurs», a-t-on souligné lors d'un panel de haut niveau en marge des travaux du Conseil des droits de l'Homme.
Lors de cette rencontre initiée par les missions permanentes du Maroc, du Brésil et d'Argentine auprès de l'Onu, l'accent a été mis sur le chemin parcouru depuis la première édition du FMDH en décembre 2013 à Brasilia jusqu'au deuxième Forum tenu fin novembre dans le Royaume.
«Le Forum a démontré son utilité, surtout à l'approche d'échéances majeures comme la conférence mondiale sur le climat et le débat sur les objectifs de développement post-2015», a indiqué le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami.
Devant un parterre de diplomates, de parlementaires et de représentants d'ONG, Driss El Yazami a souligné l'apport significatif du FMDH aux débats sur la déclaration et programme d'action de Pékin, 20 ans après leur adoption.
«Au Maroc, nous avons voulu faire un forum utile par l'inclusion de tous les acteurs», a-t-il dit, en rappelant que le gouvernement avait annoncé la ratification du protocole facultatif de la convention internationale contre la torture et la création de l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination.
Il a, dans ce contexte, précisé que la 2e édition du FMDH a été marquée par plus de 200 réunions, ateliers thématiques, activités culturelles et musicales, dans un cadre de partenariat entre gouvernements, ONG, syndicats et organismes du système onusien.
Driss El Yazami a, en outre, mis l'accent sur l'inclusion de tous les acteurs des droits de l'Homme, car ceux-ci ne doivent plus rester l'apanage de certains milieux. Le mouvement des droits humains, a-t-il poursuivi, devient une dimension incontournable du système international, les pays étant devenus des acteurs à part entière en la matière.
Dans le même ordre d'idées, Regina Maria Cordeiro Duniop, ambassadeur représentante permanente du Brésil à Genève, a mis en évidence l'impact du FMDH en termes de mobilisation de toutes les parties prenantes pour un engagement plus large en faveur des droits humains et pour faire face aux défis à venir.
«Il s'agit aussi de consacrer la diversité et la participation sociale, mais aussi le travail de réseautage favorisant des connexions avec les institutions internationales, les organisations nationales et de la société civile», a noté la diplomate.
Revenant sur la première édition du Forum, Regina Maria Cordeiro Duniop a affirmé que l'évènement «était une manière de répondre à une mobilisation sociale qui battait son plein sur le plan local pour que les acteurs que sont les ONG puissent jouer leur rôle».
«Le plus important aujourd'hui c'est d'assurer la continuité de ce forum, d'autant plus que nous avons désormais une expérience qui dépasse les frontières», a-t-elle fait observer, soulignant que le FMDH est un sincère appel à la préservation de dignité humaine.
Pour l'ambassadeur de l'Argentine, Alberto Pedro d'Alotto, le Forum demeure un espace singulier pour débattre des défis et des perspectives d'avenir des questions en lien avec les droits de l'Homme. «Mais il est nécessaire que les résultats dégagés puissent être mis en œuvre et que tous les sujets soient débattus», a-t-il fait remarquer.
Au cours de cette réunion-débat, modérée par Subhas Gujadhur, directeur de Universal Rights Group, il a été procédé à la projection de deux vidéos sur les moments forts des deux précédentes éditions du FMDH.