Sur le papier, la Nouvelle-Zélande a le champ libre dans la poule C. Championne du monde à domicile en 2011, elle semble à l'abri de toute turbulence dans la première étape de sa conquête d'un troisième titre. L'Argentine, prometteuse lors du dernier Four Nations, évolue dans une dimension inférieure alors que les Tonga et la Géorgie sont condamnés à un coup d'éclat s'ils veulent bousculer la hiérarchie. Pour la Namibie, Petit Poucet de la poule, la tâche sera tout simplement colossale.
Les All Blacks
et les autres
L'équipe nationale qui compte le plus de victoires de l'histoire du rugby n'est cependant pas infaillible. Sa défaite contre l'Australie début août lors du dernier Four Nations le prouve. Les forfaits déplorés parmi sa pléiade de stars, notamment leur maître à jouer Aaron Cruden et l'ailier Waisake Naholo, ne rassurent pas. Tout comme le départ annoncé de nombreux cadres pour l'hémisphère nord après la compétition (Dan Carter ira au Racing, Ma'a Nonu à Toulon et Conrad Smith à Pau).
Mais voilà, les Néo-Zélandais ont pris soin de punir les Wallabies (41-13) le 15 août pour conserver la Bledisloe Cup, trophée qu'ils n'ont pas lâché depuis 2003. Quant aux absences, les All Blacks ont pour coutume de remplacer une pépite par une autre pépite, relativisant toute dépendance à ses stars. Et le départ de nombreux cadres après la Coupe du monde? Rien d'insurmontable. Le vivier est tel que les jeunes font rapidement oublier leurs aînés. Les failles existent, mais les coéquipiers du capitaine Richie McCaw sont largement en mesure d'en contenir les étendues.
Dans ces conditions, l'Argentine devra assurer ses arrières avant d'espérer sortir de la poule en tête. Quart de finaliste lors du dernier Mondial, les Pumas ont démontré d'énormes progrès ces dernières années, au point de s'offrir le scalp des Sud-Africains (37-25) début août lors du Four Nations. Leur mêlée, autrefois pièce maîtresse de leur jeu, n'est plus leur unique arme et ils peuvent s'appuyer sur une jeunesse montante. De quoi jouer les trouble-fête en cas de qualification pour le tableau final.
Derrière, c'est le bal des prétendants. Et les Tonga mènent la danse. Les Aigles de mer ont disputé leur première Coupe du monde en 1987, mais n'ont jamais dépassé le stade du premier tour. Leur principal fait d'arme, la victoire surprise contre la France (19-14) lors du Mondial 2011.
Pour se prendre à rêver, ils devront mater les Géorgiens, dont l'objectif sera de décrocher une qualification directe pour le prochain Mondial au Japon en remportant deux matchs. Pays européen le plus représenté dans le Top 14, la Géorgie avait vaincu la Roumanie (25 à 9) lors du Mondial 2011. C'était leur deuxième victoire dans une Coupe du monde après un succès 30-0 sur la Namibie en 2007.
Les Namibiens devraient avoir bien de la peine à faire surface. Qualifiés en Coupe du monde depuis l'édition 1999, ils n'ont encore jamais remporté un match en Mondial. Ils ont même essuyé la plus grosse défaite de l'histoire, en concédant un terrible 142-0 contre l'Australie en 2003.