Portrait. Leonardo Alarcon chouchou d’Ambronay

Portrait. France Musique consacre la journée du 13 mai au chef d’orchestre argentin, en résidence à Ambronay.

Depuis ses premiers pas à Ambronay en 2000, lors de l’Académie consacrée aux « Vêpres » de Monteverdi, Leonardo Garcia Alarcon est devenu le chouchou d’un festival où il est en résidence jusqu’en 2014. Après le carton de l’enregistrement de « Il dilluvio universale » de Falvetti, le chef argentin pourrait bien doubler la mise avec sa version d’un Requiem de Mozart haletant, généreux et inspiré. La sortie de ce disque (label Ambronay), coïncide avec la journée que France Musique consacre à ce maestro charismatique. L’occasion aussi de découvrir son univers musical et de revenir sur le parcours fulgurant d’une baguette, promise à une grande carrière.

L’aventure commence au conservatoire de La Plata, en Argentine, où le jeune Leonardo découvre la musique baroque grâce aux enregistrements pirates des pièces de Bach par la claveciniste Christiane Jaccottet. Il n’avait pas 17 ans. Trois ans plus tard, il rejoint la diaspora argentine à Genève où Gabriel Garrido venait de fonder l’Ensemble Elyma. Il y tient l’orgue d’un temple pendant huit ans, et étudie le clavecin et l’orgue, l’improvisation, la direction de chœur et d’orchestre. « Un chef qui ne joue pas, ne dirige pas, plaide l’artiste. Qu’importe si le public n’entend pas le clavecin. Seul compte la respiration qu’il donne à l’orchestre ».

En 1999, Alarcon déniche une partition de David Peres, un compositeur portugais que Mozart admirait. Gabriel Garrido doit exhumer l’œuvre lors d’un concert à la fondation Gulbenkian à Lisbonne. Il renonce pour faire face à ses engagements à Ambronay. Profitant d’une pause de deux jours dans l’Académie, Leo et une poignée de musiciens d’Elyma s’envolent pour la capitale portugaise où ils recréent cette œuvre en première mondiale. C’est ainsi que naît la Cappella Mediterranea, un ensemble de quinze à vingt musiciens soudés autour d’un socle de fidèles, avec lequel le chef argentin réalise la plupart des projets discographiques pour le label d’Ambronay. Parmi eux, un choc culturel entre Monteverdi et Piazzolla, entre le baroque italien du XVIIe , qui chaloupe au rythme du bandonéon, et le tango argentin du XXe joué sur des cornets à bouquin, réalisé avec la complicité de la soprano Mariana Flores, qui est devenue son épouse.

Nommé directeur artistique du chœur de chambre de Namur (Belgique), Leonardo Alarcon a un agenda de plus en plus chargé entre sa résidence à Ambronay, ses collaborations au festival d’Aix-en-Provence où cet été il dirigera un opéra de Cavalli, ses enregistrements et ses concerts à travers le monde. Autant dire que la journée que lui consacre France Musique ressemble à un jour de repos !

Antonio Mafra

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