Philippe Saint-André fait preuve d’humilité après le succès contre l …

Philippe Saint-André, quel est votre premier sentiment après ce succès convaincant contre l’Australie ?
Je suis d’abord fier des joueurs, de Pascal (Papé) et de son équipe. On a produit un jeu de qualité. Le rugby français est souvent comme ça. Quand tu as peur, tu es capable de faire de grandes choses. Même si c’est une très belle victoire, je pense que c’est quand même un exploit, quand on voit les résultats de l’hémisphère Sud. Les Sud-Africains ont gagné en Irlande (12-16), les Argentins ont mis trente points aux Gallois (12-26).

Quel était le plan avant la rencontre ?
On avait décidé de leur mettre beaucoup de combat, de monter très vite défensivement et d’être très agressif dans les zones de rucks. Ça a été la clé de ce match. Il y a eu vraiment des choses intéressantes offensivement, même si on subissait un peu sur les impacts sur nos temps de jeu au début. Mais on arrivait à trouver des solutions. J’espère que les joueurs savoureront ce moment. Gagner l’Australie, ça n’arrive pas souvent. Leur mettre trente points, c’est encore plus rare. On s’est donné l’objectif de gagner les trois tests. Pour beaucoup de monde, c’était utopique. Pour le moment, l’important, c’est qu’on récupère, qu’on savoure le moment et qu’on ait beaucoup d’humilité. On aura besoin de faire la même performance samedi prochain à Lille contre les Argentins. On a vu une belle équipe de France, avec quelques anciens et des jeunes. On a eu pas mal de maîtrise, même si dans le jeu au pied, on aurait pu trouver deux-trois fois la touche et on ne l’a pas fait. On a été obligé de défendre sur des séquences de quatre-cinq minutes. Après, je crois que les Australiens ont craqué mentalement à un moment donné. Même si la victoire est très belle, les dix dernières minutes ont été difficiles.

Etait-ce le scénario rêvé par le staff ?
Quand tu es entraîneur, tu as toujours des scénarios. Des fois, ils sont bons et des fois, ils sont mauvais. Avant le match, on avait prévu de faire du coaching sur des joueurs par rapport à la séance de dimanche dernier, où on avait fait une séance d’opposition avec la même intensité et les mêmes temps de jeu. Aujourd’hui (samedi), tu n’as pas de blessés et tu peux faire du coaching par rapport à ce que tu penses. On est heureux mais on sait qu’il faut continuer. Il y a encore beaucoup de travail.

Quelle est votre plus grande satisfaction sur ce match ?
Je suis content parce qu’on avait senti qu’il y avait quelque chose en Argentine, même si peu de personnes avaient vu le match. On est un peu sur la même lignée que le deuxième test. On a été assez intelligent, on n’a pas paniqué. On a été assez bon dans nos temps forts, on ne s’est pas fait absorber en défense et on a été beaucoup plus agressifs. Je pense toujours qu’il faut du talent mais le travail paye. On avait rajeuni le groupe, par obligation pour certains. On a vu des choses intéressantes.

« Je ne peux pas dire qu’un groupe s’est créé »

Avez-vous le sentiment qu’une équipe est née sur la pelouse du Stade de France ?
Je ne peux pas dire qu’un groupe s’est créé, je vais attendre la fin de ces trois tests. Mais on est capable de faire des belles choses, défensivement et même offensivement. On est arrivé à jouer dans la défense, à faire des passes après contact. On est même arrivé, quand on subissait au milieu du terrain, à revenir à la source et à leur poser des problèmes, surtout en seconde mi-temps. Ils ont été réceptifs. Ce n’est pas que le XV, il faut féliciter tout le groupe. J’ai envie de féliciter Morgan (Parra) et François (Trinh-Duc), qui étaient remplaçants au coup d’envoi, mais qui se sont énormément investis dans la stratégie.

Qu’avez-vous pensé de la prestation des nouveaux capés ?
(Yannick) Forestier, même s’il a cru une fois qu’il allait être demi d’ouverture, je lui ai fait la remarque dans les vestiaires, il faut le féliciter. Pour sa première sélection, (Jocelino) Suta gagne les Australiens et commence deuxième ligne avant de finir en 6. Même si j’ai hésité à un moment donné à mettre Pascal numéro 8, mais il n’avait plus d’énergie. Et puis le jeune (Sébastien) Vahaamahina, qui a peu de matchs en Top 14 mais qui a démontré qu’il avait certaines qualités dans le un contre un et que la dimension physique est très importante au haut niveau. En ayant perdu un (Yoann) Maestri, c’était important. Aujourd’hui, on rend neuf kilos en moyenne aux Australiens. L’important, c’est d’essayer faire un match de la même intensité et de la même qualité samedi prochain. Il va falloir bien récupérer et bien se préparer. Il faudra être aussi prêt mentalement et avoir aussi peur qu’aujourd’hui.

Vous avez largement dominé les Australiens dans le secteur de la mêlée fermée…
A part sur deux en fin de match où on n’a pas été bien, on a dominé le reste du temps. Tous les avants et Yannick Bru ont énormément travaillé la mêlée comme la touche, où on fait 100%. On a été vraiment intéressant aussi sur les ballons portés. On a réussi à les prendre au cœur. On marque deux essais sur mêlée, on les ouvre sur une trentaine ou une quarantaine de mètres sur un ballon porté. Il y a eu du travail en amont. On n’était pas l’équipe la plus grande en taille mais aujourd’hui, il y avait beaucoup de travail et les joueurs ont été très précis.

Quel est votre avis sur la performance de Frédéric Michalak ?
On l’avait déjà rappelé pour l’Argentine. Quand on a osé dire que ce n’était pas un buteur de classe mondiale, il a mis les pendules à l’heure. C’est tout. Surtout qu’il avait fait 87% avec les Sharks et il avait buté une fois cette année. C’était contre Montpellier et il était à 90%.


Open all references in tabs: [1 - 3]

Leave a Reply