Pas d’accord entre l’Argentine et les fonds « vautours » – ICI.Radio

L'Argentine n'est pas parvenue à conclure un accord avec les fonds spéculatifs mercredi, à New York, et se retrouve donc pour la deuxième fois en 12 ans en situation de défaut de paiement.

L'agence de notation Standard and Poor's avait placé l'Argentine en défaut de paiement « sélectif », c'est-à-dire partiel, sur sa dette, peu avant que le ministre argentin de l'Économie, Axel Kicillof, n'annonce que les négociations avec les deux fonds en question avaient échoué.

Les fonds spéculatifs « ont essayé de nous imposer quelque chose d'illégal [...] L'Argentine est prête à dialoguer, à trouver un consensus. Nous allons chercher une solution juste, équilibrée et légale pour 100 % de nos créanciers », a déclaré le ministre argentin de l'Économie, Axel Kicillof.

L'Argentine a tenté toute la journée, dans le cadre de négociations de la dernière chance, de conclure une entente avec deux fonds spéculatifs américains, à qui elle doit près de 1,5 milliard de dollars. La justice américaine somme le pays de s'entendre avec ces deux fonds, et ce, avant de régler sa dette avec ses autres créanciers.

Si Buenos Aires refuse de les rembourser, c'est qu'elle ne veut pas se mettre à dos la quasi-totalité de ses créanciers et fonds obligataires. Ces derniers avaient accepté de perdre une partie de leur mise afin d'alléger la dette argentine, après la crise économique de 2001.

Il y a une douzaine d'années, l'Argentine s'était trouvée en défaut de paiement. Voici maintenant que Standard and Poor's décote la note de la dette argentine : de CCC, (catégorie spéculative considérée comme très risquée pour les investisseurs), elle passe à SD (selective default), a indiqué l'agence par voie de communiqué.

En matinée, mercredi, un groupe ministériel argentin avait rejoint le médiateur pour une ultime session de négociations à New York. 

À supposer que les négociations échouent, cela pourrait être lourd de conséquences pour un certain nombre de détenteurs de fonds spéculatifs certes, mais aussi de fonds communs appartenant à un spectre de placement plus large. De plus, un échec de ces pourparlers aurait un effet domino sur l'économie argentine, déjà en récession et confrontée à une inflation croissante.

Mardi, le ministre de l'Économie de l'Argentine avait pour la première fois négocié en présence des représentants des détenteurs de fonds. Ces derniers exigent d'être entièrement indemnisés, intérêts compris, pour des obligations souveraines qu'ils s'étaient procurées à un tarif réduit lorsque Buenos Aires s'était trouvée en défaut de paiement, au début des années 2000.

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