Otro Tango. Laisser la place à l’improvisation



Les deux danseurs se sont forms au tango en Argentine. Depuis huit ans, ils...
Les deux danseurs se sont formés au tango en Argentine. Depuis huit ans, ils enseignent cette danse et se rendent régulièrement dans des festivals.

Valérie Onnis et Daniel Darrius, de la compagnie Otro Tango, dansent depuis près de vingt ans. À partir de demain et jusqu'au 9 août, ils seront présents dans les Côtes-d'Armor et le Finistère lors du festival Tango par la côte en Bretagne, où ils animeront des stages et danseront lors de bals.

Comment décririez-vous le tango à quelqu'un qui ne connaît pas cette danse ?
C'est une danse qui n'est pas tellement basée sur des codes, des pas ou des figures, mais plutôt sur la création d'un contact avec le sol et le partenaire pour entrer dans une improvisation. Il n'y a pas le même rapport avec le corps dans les autres danses sportives et les danses de salon. Elles sont beaucoup plus codifiées que le tango argentin. Il existe aussi le tango argentin comme danse de salon, mais elle est beaucoup plus simplifiée et codifiée. Le vrai tango est plus complexe que ça et beaucoup plus difficile à apprendre. Valérie, ma partenaire, et moi, n'avons toujours pas fini d'apprendre. Pour avoir une formation qui permet de transmettre cette danse, on a besoin au moins d'une douzaine d'années de pratique, comme pour tous les arts d'ailleurs.

Quelles compétences, talents ou vertus nécessite cette danse ?
Les danseurs doivent avoir envie de découvrir leur propre corps et de développer une conscience de ce corps. Le tango ne demande pas de performance très sportive ou développée, ni une souplesse particulière, mais plutôt l'envie de vraiment entrer dans cette danse et de transformer son propre corps à travers elle.

Votre compagnie s'appelle Otro Tango (Autre tango), est-ce parce que vous proposez quelque chose de différent ?

On ne propose pas un « autre tango » puisqu'on s'est formés en Argentine. Il existe évidemment différents styles. En revanche, on emprunte des chemins différents. L'un consiste à se différencier du cliché du tango fait pour les touristes ; j'entends par là la performance exacerbée du rapport entre l'homme et la femme, très sexuée. Puisque ce n'est pas ça le tango authentique qu'on danse dans les bals en Argentine. La deuxième raison est qu'on explore des choses différentes, comme la création et la relation avec la danse contemporaine. Toute la conscience de l'enseignement de la danse qu'on a en Europe est moins présente en Argentine, donc on l'intègre aussi dans notre enseignement en plus des autres pratiques corporelles. Ce sont des ingrédients qui font qu'on a appelé notre compagnie Otro Tango.

Lors du festival, des ateliers de Sophro-Tango seront aussi animés, pensez-vous ces deux pratiques complémentaires ?
Le tango est un art où la sensibilité est très présente, comme dans beaucoup d'activités artistiques. Donc, tous les autres arts qui peuvent contribuer à aiguiser et développer cette sensibilité, à créer une autre attitude par rapport aux personnes autour de nous, sont les bienvenues. Ça peut passer par la sophrologie, mais ça peut aussi passer par d'autres arts du corps. Par exemple, Valérie est formée à la méthode Feldenkrais, donc on la pratique régulièrement en plus du yoga. C'est ce que d'ailleurs d'autres artistes de la scène explorent aussi.

Pratique Sur le site de Sabor Hispano Americano, www.sha-asso.fr

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