Berceau de la réforme universitaire de 1918, Córdoba (centre-nord du pays) a été le théâtre de
pillages et de violences pendant plus de 24 heures suite à une grève de
la police qui exigeait une augmentation de salaire et qui a laissé la
ville sans protection. Face à l'absence des forces de l'ordre dans les
rues, des milliers de commerces ont été assaillis et deux personnes sont
mortes. "Une nuit de panique et de violence comme cette ville n'en a
jamais vécue".
A différence des pillages en 2001, provoqués par la crise
économique, cette fois-ci ce sont les commerces d'électroménager, de
vêtements, d'informatique et de matelas qui ont été visés, et non pas
les supermarchés. Les scènes étaient improbables, avec de nombreux
propriétaires armés qui protégeaient leur boutique" rapporte le quotidien régional La Voz del Interior.
Le
retour au calme a commencé dans la nuit du 4 au 5, quand le
gouvernement est arrivé à un accord avec les forces de l'ordre sur une
augmentation du salaire de base de 6000 à 8000 pesos (800 euros). En
cause, le manque de réactivité de la part du gouvernement national, qui
d'après la loi aurait dû venir en aide en envoyant des effectifs de la gendarmerie. "Cette crise est encore une conséquence néfaste de la
dispute politique que le pouvoir central maintient avec
l'administration provinciale [la présidente Cristina Kirchner est en conflit ouvert depuis
longtemps avec le maire de Córdoba Jose Manuel de la Sota, péroniste et
éventuel candidat présidentiel en 2015]", analyse le journal.