Mondial M: La frustration de "Seba" Simonet

Semaine importante pour l'Argentine qui doit impérativement réaliser un exploit en cette fin de semaine soit face à l'Allemagne ou face à la Russie, si elle veut se retrouver en 8èmes de finale du Mondial. La défaite d'un but face à la Pologne suivant l'héroïque partage des points avec l'ogre danois a provoqué un sentiment de frustration.

Au soir de la 12ème journée de Pro D2 et du match nul entre Ivry et Chartres à Delaune, Sébastian Simonet (notre photo de tête) qui n'avait pas la mine des grands jours, avait évoqué ce Mondial au Qatar qui débutait un mois et demi plus tard. Là aussi, il n'y avait pas matière à s'emballer puisque la poule de l'Argentine avait été remodelée, avec outre un trio décapant Danemark - Pologne - Russie, un invité plutôt encombrant, plébiscité par l'IHF elle-même, l'Allemagne. Dès lors se qualifier, devenait relativement complexe pour les "Albiceleste". La technique, la maîtrise, l'engagement de soi ne suffisaient plus, il fallait aussi un brin de chance pour y arriver.

Pourtant, cette sélection a provoqué le 1er coup de tonnerre de la compétition en tenant en échec le Danemark de Mikkel Hansen (24-24). Le Parisien a même hérité du dernier tir mais le score en est resté là. Performance plutôt inattendue pour l'Argentine qui s'est retrouvée, 48h plus tard à l'épreuve de la Pologne. Après avoir fait jeu égal une bonne partie de la rencontre et même mené, les champions sud-américains ont rendu les armes aux abords du money-time sur un score qui laisse bien entendu d'immenses regrets (23-24). « C'est vraiment frustrant, nous confiait "Seba" Simonet, on perd des ballons importants sur la fin, je pense que la fatigue y est pour beaucoup. En plus, les Polonais sont très physiques, ils nous ont vraiment usés. Face à ces équipes, cela ne suffit pas d'avoir envie, d'être généreux. Il nous a manqué de la hauteur, du poids,... » Le travail de sape des Polonais a payé et au près, les coéquipiers de l'arrière ivryen n'ont pas pu rivaliser. Pire même et fait inhabituel, Diego (photo ci-dessous), le cadet de la fratrie, a pris sa 3ème exclusion à 6 minutes du terme. 

En Argentine, où le handball a encore du mal à se frayer un passage entre les deux monstres sacrés que sont le football et le rugby, la sélection de Gallardo est prise avec beaucoup de sérieux et de respect. A chaque compétition, les médias de Buenos Aires et des environs sont encore plus nombreux et certains confrères n'hésitent pas à mettre l'accent sur cette équipe qui (selon eux) n'a jamais été aussi forte. « Le fait que la plupart de nos joueurs évoluent à l'étranger et quelques-uns en France est très important. Beaucoup sont arrivés plus vite à maturité. Avant au Mondial, on venait pour ne pas perdre, maintenant, on vient pour embêter et faire match nul contre le Danemark et pour échouer à un but de la Pologne. » Désormais, l'équation est simple. Avec un seul point au compteur et trois matches restant, il faut au moins en gagner deux si ce n'est pas trois en fonction des autres résultats (l'Arabie Saoudite devrait être une formalité, les deux derniers contre l'Allemagne et la Russie devront être synonymes d'exploit). Il faudra aussi être attentif également sur la désignation des arbitres. Souvent, le résultat d'un match, toutes disciplines confondues, est la résultante de considérations géopolitiques. « Nous voulons gagner les trois matches, avance "Seba" avec un certain aplomb. Cela ne sera pas facile mais on s'est préparé pour cela. C'est vrai que des consignes ont été données et en matière d'arbitrage, il y a une différence par rapport aux autres championnats. Mais c'est à nous de nous adapter. » Chez les Simonet, le cercle familial s'est recréé puisqu'en soutien des trois frangins, Alicia Moldes et Luis Simonet (photo du bas) sont dans les gradins. La maman et le papa, internationaux de handball quelques années plus tôt, ont décrété l'union sacrée. Viva Argentina !

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