Mondial : les Bleues ne sont pas guéries

Le nul face à la Corée a laissé des traces. Sérieuses un quart d’heure et largement devant (8-1), les Françaises ont ensuite déjoué face à une Argentine courageuse. Un match à vite oublier mais une qualification en 8es assurée. Le repos, mercredi, va faire le plus grand bien.

Colère lundi soir, après la fin de match en eau de boudin de ses filles face à la Corée du Sud (22-22), Alain Portes appréciait d’enchaîner aussitôt ce mardi. Ses filles lui ont donné raison… un quart d’heure. Un 8-0 d’entrée et les Françaises, intraitables en défense, se sont assurées une victoire aisée et logique face à l’Argentine. La suite du match, cependant, n’a pas dû satisfaire le sélectionneur comme ses joueuses. « Ç’a été une heure de torture, avouait même Gnonsiane Niombla au micro de beIN Sports. Un match horrible, comme on déteste. On n’a pas su mettre notre rythme, on s’est malheureusement mises au niveau de l’adversaire. On est qualifiées, maintenant on passe vite à autre chose. » A du repos, d’abord, qui permettra aux Françaises de couper après deux matchs en deux jours, dont un éprouvant face aux Asiatiques. Puis viendra le Congo et surtout le Brésil, ce dernier match décidant du classement final des Tricolores dans cette poule.

Pour commencer, il y a eu du bon, donc. Avec une équipe un peu modifiée, l’écart a rapidement été fait, grâce à une excellente défense et une Leynaud sérieuse, en plus de pouvoir compter sur ses poteaux. Malgré quatre pertes de balle dans les 10 premières minutes, Houette et Prouvensier s’envolaient sur les ailes ou en contre, Niombla retrouvait son efficacité au tir, Lévêque osait en attaque et la rencontre était pliée. Au quart d’heure, Portes pouvait faire tourner. A la faveur d’une double supériorité numérique, l’Argentine se rapprochait (9-5, 20e) Le temps pour Zaadi, peu utilisée jusque-là, de se mettre dans le bain (2 ballons perdus pour commencer avant de montrer du bon), et la France reprenait ses aises, dans le sillage d’une Ayglon retrouvée en attaque (12-5, 26e).

Et puis le jeu s’est encrassé. En plus de passer le plus clair de leur temps en défense, les Bleues se précipitaient en attaque. Après 13 minutes en seconde période, elles n’avaient marqué qu’une fois (14-9, 43e), malgré les entrées de Lacrabère et Dembélé en plus du retour de Pineau. Un temps-mort de Portes donnait un coup de fouet à l’ailière gauche (3 buts de rang) et aux siennes, qui terminaient tant bien que mal cette rencontre avec huit unités d’avance (20-12), et une ardoise défensive impeccable, il faut le souligner, en grande partie dûe à une très solide Glauser (11 arrêts à 65%, ci-dessous).

« Quand on passe 45 minutes en défense, avec des arbitres qui ont leur conception bien à eux du refus de jeu, c’est compliqué, estimait le sélectionneur. Au bout d’un moment, on s’épuise. Les filles ont des excuses, même si j’aurais aimé qu’elles soient plus appliquées. Mais en première mi-temps, elles ont fait le travail. » Sans Nze Minko ni Landre, préservées, en faisant largement tourner l’effectif et sans blessure, ce qui reste essentiel dans ce genre de matchs. « Je n’ai pas envie d’accabler les filles, poursuit Alain Portes. Il faut bien gérer le Congo (jeudi), puis jouer le Brésil (vendredi) en essayant de se mettre dans le rythme du 8e de finale. Ce sera important. » Autrement plus qu’un match de poule sans grand enseignement face à l’Albiceleste.

A Kolding, Sydbank Arena
Poule C des Championnats du monde féminin 2015
FRANCE – ARGENTINE : 20 – 12 (13-6)

1300 spectateurs
Arbitres : MM. Boualloucha et Khenissi (Tunisie)

Les réactions (Avec le concours de la FFHB)


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