Mondial de handball : les Experts du suspense

Dans la zone mixte encombrée, Valentin Porte se faufile entre deux géants suédois avec plus d'aisance que sur le terrain. "Il fallait des nerfs d'acier, mais pas seulement les nerfs, sourit l'ailier droit. On s'est rendu le match vraiment compliqué." Euphémisme pour décrire une entame catastrophique, 0-4 après sept minutes et l'un des temps-morts les plus précoces posés par Claude Onesta depuis quatorze ans qu'il dirige l'équipe de France.

Au style académique des Suédois, les Experts n'ont pas opposé le jeu perturbateur souhaité mais un festival de chamboule-tout au tir et de pertes de balle. "On s'en sort bien", souffle Nikola Karabatic, qui a remis la défense en place au vestiaire, secondé par Didier Dinart. Mais la France a eu besoin de 56 minutes pour prendre l'avantage. Même sans Luka Karabatic, exclu de bonne heure pour avoir giflé sa tête à claques de vis-à-vis, la défense a fini par prendre le dessus grâce à Thierry Omeyer (16 parades), qui a enfin retrouvé l'usage de ses mains.

À l'autre bout du terrain, le minot Kentin Mahé et le remplaçant Guillaume Joli, quatorze buts à eux deux, ont pris la rencontre à bras-le-corps. Mention spéciale au second, qui a marqué ses neuf jets de sept mètres 24 heures après qu'Onesta lui a reproché en public son niveau insuffisant.

Vers une nouvelle médaille

"Ça fait du bien de l'emporter avec les tripes", positive Xavier Barachet. Avec son finish ébouriffant, la France se fait un beau cadeau : elle jouera lundi son huitième de finale contre l'Argentine, un adversaire très abordable, avant un éventuel quart contre la Slovénie ou la Macédoine. Autant dire que l'on peut commencer à penser au métal d'une nouvelle médaille.

"Si on ne trouve pas l'équilibre avec les remplaçants, on va rentrer en France très vite", avertit toutefois Jérôme Fernandez, à mille lieues de songer à un quatrième titre mondial. Vert de rage contre l'arbitre et visiblement pas rassuré par ses ouailles, Claude Onesta tempère les ardeurs : "Vu notre irrégularité depuis le début, on ne peut prendre aucun adversaire par-dessus la jambe."

Leave a Reply