«Nous n'avons plus le droit de nous tromper!», prévient le génie argentin. On peut faire deux lectures du principe ainsi rappelé par le quadruple Ballon d'Or. La première est enluminée de lapalissades: dans une phase à élimination directe, toute approximation peut vous renvoyer à la maison séance tenante. La seconde prend le ton de l'invective: pas question de reproduire les prestations en demi-teinte des rencontres contre la Bosnie (2-1) et, surtout, contre l'Iran (1-0).
La harangue de la star de l'Albiceleste, auteur de quatre des six buts inscrits par son équipe et désignée trois fois homme du match, s'adresse bien entendu à certains partenaires pas encore au niveau attendu, comme Higuain, Agüero ou Gago. Mais peut-être cherche-t-elle aussi à s'introduire dans les oreilles du sélectionneur Alejandro Sabella, dont la décision de troquer le 4-3-3 en un 5-3-2 en début de compétition n'a pas du tout plu à la Puce.
Montée en puissance
Preuve par les actes, l'Argentine était bien plus à l'aise mercredi contre le Nigeria (3-2), dans son organisation traditionnelle, celle qui lui a permis de dominer les éliminatoires et d'enfin mettre Messi dans les bonnes conditions. Sabella le sait, mais ne tient pas pour seul responsable le choix d'un système. «Nous avions besoin de rodage. Nous prenons le rythme au fil du Mondial, nous montons en puissance. Je trouve que l'équipe s'améliore structurellement.» Et le technicien de se réjouir de voir ses hommes, avant tout ses «Quatre fantastiques», mettre de plus en plus de vitesse dans le jeu, de mobilité dans les lignes et de la fluidité dans la circulation de balle.
Un quatuor de parade qui a perdu en première mi-temps contre le Nigeria Sergio Agüero. «Il a eu un problème musculaire», explique Sabella, toujours très évasif quand il s'agit d'évoquer les soucis de son Argentine. «Il passera des examens jeudi. Mais cela ne change pas fondamentalement nos plans, car nous avons d'autres attaquants capables d'évoluer dans le même registre.» Ce qu'a montré son coaching durant les trois rencontres initiales est que le technicien privilégie la solution Ezequiel Lavezzi.
«Si tu défends mal...»
Demeure encore LE point noir, l'assise défensive défaillante. «Nous devons solidifier le tout, reconnaît le sélectionneur. Mais je ne fais pas allusion aux défenseurs en particulier. L'attaque commence par les défenseurs et la défense commence par les attaquants. C'est l'ensemble qui doit encore progresser.» Sabella partage en ce sens la vision de son numéro 10: «A partir des huitièmes de finale, si tu défends mal, tu as peu de chances de continuer.»
Or, pas question pour les Argentins de s'arrêter là. L'objectif est clair pour une formation qui possède le meilleur joueur de la planète sur la dernière décennie et qui espère faire la nique à son voisin et plus grand rival le Brésil: le titre et rien d'autre! «Il n'y a rien de plus beau pour un footballeur que de devenir champion du monde, réaffirme Messi. D'un point de vue personnel, déjà, mais aussi pour ton pays. Tu peux rendre tellement de gens heureux...»
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