Opération séduction de l'Amérique latine, qui veut attirer les investisseurs étrangers grâce à ses réserves de pétrole.
Pour exploiter le pétrole d'une région qui accapare 20 % des réserves mondiales, certains pays d'Amérique latine cherchent à attirer les entreprises étrangères, s'efforçant toutefois de ne pas perdre le contrôle de l'État sur ce secteur stratégique.
Au premier rang : le Mexique, le Brésil et l'Argentine, cibles de choix pour leurs réserves inexploitées et les possibilités de développer celles existantes.
Le Mexique a approuvé il y a quelques jours une réforme historique, mettant fin à 76 ans de monopole de la compagnie publique Pemex dans l'exploration et l'exploitation du pétrole. Dans la foulée, la deuxième économie d'Amérique latine a lancé des appels d'offres pour 16 projets d'infrastructures électriques et de gazoducs, d'un montant total de 4,9 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros).
Au total, le gouvernement mexicain espère capter pour 50 milliards de dollars d'investissements, avec comme objectif de stimuler la production pétrolière, qui ne cesse de chuter, faute de financement suffisant, passant de 3,4 millions de barils par jour en 2004 à moins de 2,5 millions actuellement.
Garder le contrôle des ressources
Au Brésil, les énormes gisements que compte le pays au large de ses côtes, sous une couche de sel (Presal), sont un bon moyen d'attirer les capitaux étrangers.
Mais pour opérer, les groupes non-brésiliens doivent s'associer à l'entreprise publique Petrobras, qui a au moins 30 % de participation dans chaque projet et le monopole opérationnel.
En novembre dernier, le pays a attribué la concession du plus grand de ses champs pétroliers, Libra, au français Total, à l'anglo-néerlandais britannique Shell et à deux entreprises d'État chinoises... gardant 40 % du total pour Petrobras.
Du côté de l'Argentine, c'est le précieux gisement de Vaca Muerta, en Patagonie, et ses réserves d'hydrocarbures non conventionnelles, qui attirent les regards.
Le projet n'en est qu'à ses débuts mais plusieurs géants pétroliers, comme Total, les américains Chevron, Dawn Chemical et Exxon, l'allemand Winter Shale et Shell ont déjà signé des accords avec l'entreprise publique YPF.
L'Argentine souhaite garder un contrôle strict sur ce réservoir de 30 000 kilomètres carrés : sur les 180 puits en développement, plus de 70 % sont à YPF.