L’attaquant du FC Barcelone, mis en examen pour trois délits de fraude fiscale depuis 2013, savait depuis le mois d’octobre qu’il aurait finalement à s’expliquer dans un tribunal. Il risque une condamnation à une peine de prison.
La saison au Barça de la star, Ballon d’Or pour la cinquième fois cette année, n’est cependant pas mise en péril, le procès étant prévu entre les 31 mai et le 3 juin, donc après la finale de la ligue des champions, le 28 mai à Milan (Italie).
Ces audiences pourraient en revanche perturber sa préparation pour le centenaire de la Copa America qui se tient du 3 au 26 juin aux Etats-Unis.
Le premier match de l’Argentine est prévu le 6 juin à San Francisco, soit seulement trois jours après la fin du procès.
Devant le tribunal de Barcelone, Lionel Messi et son père Jorge Horacio Messi devront s’expliquer sur une présumée fraude fiscale portant sur 4,16 millions d’euros entre 2007 et 2009.
Ces sommes sont, selon le fisc, dues au titre des revenus perçus en matière de droits à l’image, rétribués par le biais de sociétés-écrans situées au Belize et en Uruguay, considérés à l’époque comme des paradis fiscaux.
Dans un premier temps, père et fils affirmaient que les accusations étaient infondées, allant jusqu’à rejeter la faute sur un ancien conseiller de la famille. Mais Jorge Horacio Messi avait finalement assumé la responsabilité de ces fraudes, cherchant à disculper son fils.
Sur ce point, le parquet avait suivi, estimant que Lionel Messi devait bénéficier d’un non-lieu.
Le magistrat en charge de l’enquête a finalement considéré qu’il y avait lieu de juger le joueur, comme le souhaitait l’avocat de l’Etat.
« Il existe des indices rationnels de criminalité concernant les deux accusés », avait-il écrit.
L’avocat de l’Etat, représentant l’administration fiscale, a demandé 22 mois et demi d’emprisonnement pour le père comme pour le fils.
Mais même s’ils étaient condamnés, ils ne devaient pas être emprisonnés, les peines inférieures à deux ans de prison n’étant en général pas exécutées en Espagne, en l’absence d’antécédents judiciaires et de récidive.
Par ailleurs les Messi ont versé au fisc la somme qui lui serait due, une circonstance atténuante.
La fixation de la date du procès intervient alors que Lionel Messi vient de bénéficier d’un non-lieu dans une autre affaire concernant l’organisation de matchs pour des oeuvres de charité en Amérique, en 2012 et 2013.
En décembre la juge de Barcelone en charge du dossier a estimé qu’il avait démontré n’avoir tiré aucun bénéfice personnel de ces rencontres organisées au Mexique, en Colombie, aux Etats-Unis et au Pérou.
L’attaquant, quatrième sur la liste des sportifs les plus riches du monde de Forbes, aurait gagné 73,8 millions de dollars en 2015 selon cette revue.
Il n’est pas le seul footballeur du Barça ayant des ennuis judiciaires.
Son compatriote Javier Mascherano doit également s’expliquer sur une fraude fiscale présumée de 1,5 million d’euros liée à des droits à l’image.
Il a reconnu les faits et accepté une transaction pénale en vertu de laquelle il est condamné à un an de prison et une amende de 816.000 euros.
Le Brésilien Neymar doit, quant à lui, se faire notifier des poursuites pour escroquerie et corruption entre particuliers le 2 février à Madrid, en lien avec les conditions de son transfert vers le Barça à l’été 2013.