Accompagnée de son homme et de ses deux enfants, Marine a parcouru le monde en train, en bateau, à cheval... Rentrée en Australie son port d’attache, elle partage, à 26 ans, quelques souvenirs, photos de voyages, et son attachement à la Réunion, son île d’origine.
Dites-nous quelques mots de votre enfance.
Je suis née à Saint-Denis et j’ai grandi à Domenjod. J’ai très tôt préféré l’aventure à l’école. Toute petite déjà, j’avais des idées loufoques : virées improvisées à cheval, journées entières pieds nus dans l’Îlet Quinquina à longer la rivière pour chercher des couleuvres. Parfois, on me trouvait le week-end sur le bord de route à vendre des feuilles de quatre épices avec ma cousine que j’entraînais dans mes frasques. J’étais toujours accompagnée par plusieurs chiens : ils ne me quittaient jamais ! J’étais devenue la mascotte du village. Enfant, j’étais persuadée que rien ne pourrait me détacher mon île, la Réunion.
Que s’est-il passé ensuite ?
Mes parents ont été mutés en Métropole et cela m’a ramenée durement à la réalité. Ce déménagement a été traumatisant. Après quelques années, nous sommes revenus habiter l’île, mais j’avais grandi, je ne voyais plus les choses de la même façon. Même l’Îlet avait perdu de sa magie. Ce n’est que lorsque j’ai rencontré mon compagnon, il y a sept ans pendant un voyage en Australie que j’ai renoué avec mes sensations de l’enfance. J’ai vraiment eu le sentiment de revivre. Le voyage et l’aventure m’attiraient de nouveau irrésistiblement.
Quels voyages avez-vous effectués ?
Nous avons opté pour un voyage à travers l’Asie, mais nous voulions le faire hors des sentiers battus. Nous avons alors décidé de choisir une thématique pour chaque pays traversé. En Inde, nous avons emmené avec nous une cinquantaine de kilos de vêtements à distribuer aux enfants. Pendant cinq mois, nous avons voyagé en train, à la rencontre des enfants des rues. En Thaïlande, nous avons navigué pendant trois mois d’île en île et parcouru les paysages du nord. Ensuite, direction l’Amérique du Sud, que nous souhaitions parcourir à cheval. Ce n’était pas facile, mais avec de l’organisation et de la volonté, nous y sommes parvenus. Nos deux filles nous ont accompagnés partout. C’était très important pour nous, elles étaient au cœur de notre organisation.
Aujourd’hui où en êtes-vous ?
Le voyage est maintenant terminé, nos chevaux on été revendus et nos cœurs se remettent doucement de cette folle aventure humaine. Nous sommes de retour en Australie. Au terme de chacun de nos voyages, nous revenons plus forts et grandis. Mon objectifs aujourd’hui est d’obtenir un visa de résident, et bien sûr de mettre une petite cagnotte de côté pour un nouveau périple.
Les personnes rencontrées en voyage connaissaient-elles la Réunion ?
Peu d’étrangers connaissent La Réunion... Je n’en étais que plus fière de dire d’où je venais, et ils étaient admiratifs de mon courage à quitter l’île et à relever de beaux défis. Chez moi, en Australie, un habitant sur deux connaît La Réunion et surtout Saint-Leu pour son célèbre spot de surf.
La Réunion ne vous manque-t-elle pas ?
Je garde mon île dans mon cœur, même si je ne m’attarde plus dans les « ladi lafé » (trop d’énergie pour rien au final !). Je suis bien consciente que si j’étais née ailleurs, je n’aurais pas eu ce destin. Quelques petites choses me manquent quand même : la barquette de bouchons porc-gingembre au camion bar, les canaux et rivières et le lagon qui malheureusement ont tendance à disparaître ou se dégrader, les célébrations malbars. En revanche, je vous laisse la route du littoral et les embouteillages.
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