Sur le vif
Viviane Reding : Démission ! Elle nuit gravement à l’Europe
David Cameron, Premier ministre britannique, a déclenché une tempête politique en exigeant des limitations à la libre circulation des personnes au sein de l’UE et notamment par rapport aux futurs ressortissants de la Roumanie et de la Bulgarie.
En simplifié, il a aussi affirmé que l’aide sociale devait être réservée à ceux qui avaient travaillé pour le pays et participé à sa construction. Du côté de la contestation de ses propos, on a rétorqué qu’il fallait déjà actuellement avoir travaillé pendant trois mois dans un pays de l’UE avant d’avoir accès à cette aide sociale. Trois mois ? N’est-ce pas justement se moquer des nationaux et des résidents qui ont travaillé toute leur vie pour alimenter cette sécurité sociale ?
Mais la plus exaltée dans la protestation envers les propos de Cameron, devinez qui cela a été ? Bravo ! Vous avez tout de suite trouvé : Viviane Reding, la Commissaire européenne, et même vice-présidente de la Commission, si elle l’est toujours, je n’ai pas vérifié.
Elle a eu ces mots très savants : « on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre…», avec bien sûr toujours le même mépris pour ceux qui ne sont pas d’accord avec elle, soit avec l’UE, et qui ne se plient pas à sa volonté, elle qui est toujours dans le vrai. Mais voilà que sa hargne et son ton autoritaire, dictatorial bientôt ?, disconvient de plus en plus, même à nombre de pro-UE convaincus.
Rappel : de façon toujours aussi méprisante et imbue d’elle-même, elle a tout récemment encore affirmé que les petits pays devaient se plier aux décisions de l’UE, comme les grands et aux grands?, et donc pas d’exceptions ou de dérogations, ni surtout pour la Suisse, qui elle ne doit plus espérer en des arrangements spéciaux.
Cette prétention, cet autoritarisme et cette attitude anti-démocratique et anti-fédéraliste, au sens suisse de la notion, peuvent surprendre de sa part, elle qui est venue depuis son enfance très régulièrement en Suisse, notamment en vacances à Crans-Montana. N’a-t-elle vraiment rien retenu de nos particularités culturelles et politiques ? Dont certaines semblent pourtant de plus en plus désirées par ceux qui veulent précisément une UE plus démocratique et plus respectueuse des souverainetés nationales.
Il est certain que ce genre d’autisme cognitif et politique est pour quelque chose dans le rejet de plus en plus clair et massif de ce que devient l’UE. Faut-il rappeler que ces commissaires européens ne sont élus par personne, simplement désigné par les gouvernements des pays respectifs et que leur légitimité laisse par conséquent grandement à désirer. Un statut qui ne sera certainement pas accepté beaucoup plus longtemps, si l’UE veut être acceptée et partagée par les citoyens et non imposée par des responsables sans légitimité véritable. Se croyant seule dans le vrai, une personne comme V. Reding, produit en réalité des effets pervers massifs et désert « l’envie d’Europe », déjà fortement à la peine. D’où la conclusion qu’elle ne tirera pas : pour le bien de l’Europe, elle devrait laisser sa place à des personnes ayant une vision plus démocratique et désireuses de développer cette envie d’Europe. Si je dis Europe et non UE c’est bien sûr aussi parce que cet édifice doit être rapidement revu si l’on ne veut pas le voir sombrer. Même les Suisses sont très européens de par leur valeurs les plus fondamentales mais pas à la manière de V. Reding. Conclusion : elle devrait céder sa place car personne ne veut de son UE à elle.
Quand à la proposition de Cameron, elle est bien sûr habile et très intéressée : il cherche simultanément à couper l’herbe sous les pieds aux anti-UE anglais qui vont de succès en succès, comme dans de nombreux autre pays. Les prochaines élections européennes vont le montrer très largement et il ne suffira pas de traiter cette vague anti-UE par le mépris et l’arrogance.
Comme vous ne pouvez pas comprendre ce qui est en train de se passer, Chère Viviane Reding, rendez service à l’Europe en quittant l’UE, afin qu’advienne une Europe que tout le monde souhaite, sauf vous et bien d’autres non élus, illégitimes au sens habituel du fonctionnement politique démocratique.
Dépêchez-vous de rendre ce service à l’un des plus grands projets politiques qui doit réussir mais qui ne peut se faire que s’il devient pleinement démocratique, fédéraliste au sens de respect des spécificités nationales - il faut avancer avec les pays et non contre eux, personne n’aime cela- et reprenez de longues vacances en Suisse afin de réapprendre simultanément comment fonctionne un pays démocratique qui prône aussi l’Unité mais dans la Diversité.
Uli Windisch, 29 novembre 2013