BORDEAUX, 19 jan 2013 (AFP) -
19/01/2013 12h56 -
"Mariage à Mendoza", mercredi sur les écrans, est un road-movie réjouissant dans lequel deux frères, qui n'ont rien en commun, se retrouvent entraînés à travers les routes de la pampa argentine.
La réussite de ce premier long métrage d'Edouard Deluc, qui avait reçu en 2008 de nombreux prix pour son premier court-métrage "Donde esta Kim Basinger?", repose essentiellement sur un formidable duo d'acteurs.
Le comédien au physique avantageux Nicolas Duvauchelle, joue le rôle d'Antoine, le cadet. L'aîné, Marcus, est interprété par Philippe Rebbot qui, avec son allure dégingandée et ses airs de baba cool, est la révélation de ce film.
Les deux frères débarquent en Argentine pour célébrer le mariage de leur cousin (Benjamin Biolay), à Mendoza, dans l'ouest du pays.
A son arrivée à l'aéroport de Buenos Aires, Antoine est au plus mal après avoir été plaqué par sa femme. Son grand frère, Marcus, un compositeur sans le sou à l'air déjanté, va le prendre en main pour lui faire oublier ses soucis.
Au fil de leurs aventures et de leurs rencontres, les deux frères retrouvent une vraie complicité.
"Avec Nicolas, nous sommes très différents mais il y a eu un vrai coup de foudre", expliquait, lors de la présentation du film en avant-première à Bordeaux, Philippe Rebbot, qui parle de Nicolas Duvauchelle, 32 ans, comme de son "troisième frère".
"Entre nous, cette complicité est sincère", confirme l'acteur qui était en lice l'an dernier pour le césar du meilleur second rôle dans "Polisse".
Au fil de cette comédie en finesse sur la fraternité, les deux garçons, autant attachants l'un que l'autre, finissent, au gré de leurs aventures, dont certaines burlesques, par voir leurs rôles s'échanger.
Alors qu'Antoine se sent de mieux en mieux, Marcus, son frère quadragénaire, sombre et replonge dans les affres de la maladie mentale dont il souffre en silence.
Pour Edouard Deluc, coauteur du scénario avec Thomas Lilti, le choix des deux acteurs s'est fait naturellement.
"une vraie source d'inspiration"
----------------------------------------------
"Je travaille avec Philippe depuis plusieurs années, c'est quelqu'un qui me touche beaucoup, une vraie source d'inspiration. J'ai écrit ce film pour et autour de lui", raconte le réalisateur qui avait déjà tourné avec lui, en 2008 en Argentine, "Donde esta Kim Basinger?".
"Philippe Rebbot a aussi nourri le personnage de ses propres fragilités. Dans sa vie, il a eu des phases difficiles", souligne le réalisateur. Une période sur laquelle l'acteur revient naturellement, évoquant "la dépression" dont il a souffert et sa fascination pour "les fragilités mentales".
A l'inverse, Nicolas Duvauchelle, qui contraste physiquement avec son partenaire, s'est rapidement imposé à Edouard Deluc en raison notamment de "sa présence brute". Pour que ce duo fonctionne, le réalisateur a laissé à ses acteurs une large place à l'improvisation.
"J'avais écrit certains dialogues en deux ou trois langues (français, anglais, espagnol) mais ils ont été sublimés par les acteurs et cela donne naissance à des situations savoureuses", se réjouit le cinéaste.
Avant de passer au cinéma, Edouard Deluc a longtemps réalisé des reportages, des publicités et des clips musicaux.
Cette expérience a influencé sa manière de filmer l'Argentine, un pays pour lequel il a eu un coup de foudre en 2004, et l'a conduit à soigner tout particulièrement sa bande originale, magnifiquement interprétée par le groupe de folk rock français Herman Düne.