Marcelo Bielsa quitte l’OM: le coup d’éclat permanent du coach …


OLYMPIQUE DE MARSEILLE - Annoncer sa démission à la première journée du championnat, et de surcroît après une défaite compliquée et à domicile, seul "el loco" pouvait se le permettre. En quittant l'OM avec fracas, Marcelo Bielsa a rajouté une ligne sur la longue liste de ses frasques à défaut d'avoir pu en ajouter une à son maigre palmarès. Entêté, imprévisible, voire suicidaire pour certains, le technicien argentin n'en est pas à son premier coup d'éclat en tant qu'entraîneur. La carrière du poète maudit du football est en effet jonchée d'épisodes similaires, ce qui lui a valu le surnom que nous connaissons.

"Incapable de changer", selon l'un de ses proches cité en septembre 2014 par le magazine So Foot, le natif de Rosario a souvent -si ce n'est tout le temps- laissé derrière lui des institutions médusées ne comprenant pas la détermination aveugle de celui que Pep Guardiola considère comme "le meilleur entraîneur de la planète". Retour sur les nombreux coups de sang de Marcelo Bielsa.

La démission des Newell's Old Boys

À Rosario, la ville dont il est originaire, Marcelo Bielsa est une légende vivante. L'un des clubs de la ville, les Newell's Old Boys dont il a été joueur puis entraîneur, a d'ailleurs rebaptisé son stade du nom du coach fantasque. C'est aussi au sein de cette institution qu'il écrira les pages les plus glorieuses de sa carrière avec deux titres de champion d'Argentine et une finale en copa Libertadores en 1992. Une histoire passionnelle qui prendra fin cette année là, en marge d'un différend qu'il a eu avec ses joueurs.

Comme le raconte le Guardian, les joueurs de son équipe voulaient se rendre à un mariage. Demande acceptée par "el loco", à condition de rentrer à 1 heure du matin maximum, dans la mesure où un match important est prévu quelques jours plus tard. Problème, les joueurs goûtent jusqu'au petit matin aux plaisirs de la fête. Grosse colère de Bielsa qui enjoint son club à prendre des sanctions contre les joueurs. Le club refuse. Marcelo Bielsa démissionne, fin de l'histoire.

De la sélection argentine au couvent

Lorsqu'il prend la tête de la sélection argentine en 1999, Marcelo Bielsa jouit d'un certain prestige alimenté par ses deux titres avec Newel's et un autre avec Vélez Sarsfield la saison précédente. Alors que l'entraîneur peut compter sur un effectif béton pour disputer la coupe du Monde en Corée du Sud en 2003, l'Albiceleste ne parvient pas à passer les qualifications. Un accident de parcours vécu comme une catastrophe.

Deux ans plus tard, la sélection échoue en finale de le Copa America face au Brésil. Le technicien claque la porte affirmant qu'il ne dispose plus de l'énergie nécessaire pour conduire l'équipe. Or, il se dit que c'est parce qu'il ne supportait plus l'intrusion de la Fédération dans la sélection qu'il a quitté son poste.

"Quand j’ai quitté mon poste de sélectionneur, je me suis enfermé dans un couvent. J’ai emporté des livres. Je n’avais ni téléphone, ni télévision. J’ai donc beaucoup lu. Je ne crois pas avoir rencontré quelqu’un qui lit autant que moi sur le football. Ça a duré trois mois. J’ai commencé à me parler tout seul. Je crois que je devenais vraiment fou", a-t-il confié plus tard.

L'altercation de Bilbao

Sanguin, Marcelo Bielsa l'est assurément. En témoigne un épisode surréaliste survenu en 2012, lorsqu'il était entraîneur de l'Athletic Bilbao. Après une très bonne saison avec le club basque qu'il mène en finale de la Ligue Europa et la Coupe du Roi, l'entraîneur part quelques jours en Argentine avant de revenir préparer la prochaine saison qui arrive. À son retour, il constate que les travaux du centre d'entraînement n'ont pas avancé comme il le souhaitait. "El loco" rentre alors dans une colère monstre et va jusqu'à prendre -littéralement- le chef de chantier par la gorge.

Pas très surprenant pour celui qui attendait en Argentine des supporteurs mécontents avec une grenade, mais finalement assez pour l'intéressé qui ira se dénoncer lui même à la police. "Je suis responsable de tout ce qui s'est passé", avait admis le technicien, "mais il s'agissait d'une escroquerie, d'un vol et d'une tromperie". Fait rare, Marcelo Bielsa sera contraint de s'excuser. La saison qui suivra, en revanche, sera un échec.

Le coup de menton à Labrune

Jeudi 4 septembre 2014. La France fait connaissance avec l'Argentin. Lors de sa première conférence de presse avec l'Olympique de Marseille, Marcelo Bielsa va s'en prendre de façon virulente au président Vincent Labrune. En cause, des joueurs recrutés sans son aval et surtout, des dossiers auxquels il tenait qui n'ont pas abouti. Devant les journalistes, le natif de Rosario assure qu'on lui a "menti" et annonce que "le mode de fonctionnement de ce club [le] déçoit'.

Un tollé médiatique sans précédent dans le monde du football français qui va notamment faire réagir de nombreux présidents de clubs, solidaires avec leur homologue marseillais et surtout ahuris par l'insolence de l'entraîneur qui -rappelons-le- reste un salarié du club. Vincent Labrune avale des couleuvres, et le technicien argentin déjà adulé par les supporters phocéens reste en poste.

Rétrospectivement, ce premier affront sonne comme un signal avant coureur de l'épilogue malheureux de samedi soir. En voulant préservant la paix coûte que coûte, la présidence de l'OM a donc préféré se coucher face à Marcelo Bielsa. Sauf que, lorsqu'on se retrouve couché, il devient malheureusement plus facile de se faire piétiner.

Lire aussi :

• Marcelo Bielsa claque la porte de l'OM

• "Abasourdis", "choqués"... les réactions des Phocéens

• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici

• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost

• Retrouvez-nous sur notre page Facebook

Open bundled references in tabs:

Leave a Reply