De Soultrait : « Dans les vingt premiers »
Il est loin le temps des tours de motos dans Neuville-lès-Decize. Maintenant, le terrain de jeu du motard nivernais Xavier De Soultrait, c'est l'Argentine. Pour le Dakar 2015 qu'il prépare. Celui de 2014 lui avait laissé de bons souvenirs avec le titre de meilleur jeune et une 34 e place.
n Que vous a apporté votre participation au Dakar ? Au niveau sportif, l'expérience de cette épreuve m'a permis d'apprendre beaucoup sur moi, car mentalement c'est dur : 9.000 km en treize jours, de lourdes chaleurs, des altitudes élevées, etc., sans compter les réveils à 3 h pour terminer la course au plus tôt entre 15 h et 16 h. Après cela, je pense que ce n'est pas par hasard si c'est cette année que je remporte mon premier titre de champion de France Élite en Enduro. Aux Mondiaux, je fais neuvième. J'ai pris de la confiance. D'un autre côté, mon Dakar a aussi attiré le regard des médias nationaux sur moi : c'est un grand avantage lorsqu'on recherche des partenaires pour financer une nouvelle participation au Dakar : plus on est vu, plus les partenaires seront vus. Surtout que cette épreuve est l'un des événements sportifs les plus médiatisés du monde. Pour partir, il me fallait 75.000 . Il me manque encore entre 10 et 15.000 . Même si je ne boucle pas, je partirai en Argentine. Je prends cela comme un investissement.
n Avez-vous des sponsors locaux ? J'ai une quarantaine de partenaires qui sont dans le domaine de la moto (marque de gants, de casque, de lunettes, de filtres, de suspensions, etc.), mais aussi dans d'autres : j'ai un contact avec des Suédois pour compléter mon budget. Au niveau local, je suis soutenu par le Conseil général de l'Allier et la Région Auvergne. Je suis inscrit sur la liste des sportifs de haut niveau senior pour le club Viltaïs (à Moulins).
n Comment vous préparez-vous ? J'ai commencé en juillet. C'est tous les jours et assez intense : course, natation, vélo, musculation. Je m'arrêterai quinze jours avant le Dakar pour souffler. Je pense même prendre deux à trois kilos en plus, car il faut prévoir en cas de gros coup dur.
n Quels sont vos objectifs sportifs ? Terminer dans les vingt premiers. Cette année, je dispose d'une moto plus performante : Yamaha m'a livré la moto des pilotes officiels de l'année dernière : elle pèse 150 kg, 450 cm³, 70 chevaux, avec une vitesse maximale de 180 kmh, là où la précédente bloquait à 130. L'année dernière, j'ai perdu dix places à cause d'un problème mécanique, donc je pense que j'ai mes chances. Cependant, il faut être prudent, car cette épreuve est dangereuse. Il ne faut pas brûler les étapes : l'année dernière, sur 180 départs, 77 seulement sont arrivés. Mon objectif est de remporter le Dakar d'ici quatre à cinq ans. D'abord, il faut terminer cette course.
n Vous partez quand ? J'embarque le 29 décembre. Nous avons été interdits de reconnaissance du parcours, donc je ne suis pas encore allé en Argentine. La moto m'a précédé. Elle est déjà partie !