Loeb et Peugeot s’avancent sans freiner vers les dunes

Sébastien Loeb et Peugeot ont marqué les esprits et… le classement au cours d'une première partie de rallye menée tambour battant. Il va falloir maintenant passer les dunes.

Les historiques frères Marreau, vainqueurs en 1980 à bord de leur Renault 20, ne nous en voudront pas. Sur le Dakar comme ailleurs, les pilotes professionnels, venus de la piste ou du rallye font toujours la différence lorsqu'il s'agit de lâcher les chevaux. Quand les boussoles ne les ont pas égarés, Jacky Ickx, Juha Kankkunen, Ari Vatanen, Bruno Saby, Jean-Louis Schlesser et Carlos Sainz ont tous rallié le lac Rose ou Buenos Aires en vainqueurs. On pouvait se poser mille questions sur Sébastien Loeb, à l'aube de ses débuts sur le Dakar, mais pas celle de sa capacité à aller plus vite que les autres. Sur un terrain d'abord familier, proche du rallye d'Argentine qu'il a gagné… huit fois, puis moins à l'aise mais très attentif, l'Alsacien a atteint la journée de repos avec la, combinaison de leader.

Deux crevaisons vendredi, des soucis de capteur turbo le lendemain n'ont pas suffi à calmer son appétit. Devancé par Peterhansel (son équipier chez Peugeot) au début du week-end, il est reparti à l'attaque et s'est imposé avant d'avouer : «Le but était de reprendre la tête du général». On est loin des habituels : «La course est très longue, rien n'est joué». Loeb et Elena sont là pour gagner. Point.

Un quart de siècle après Vatanen…

Chez Peugeot, forts de la santé de leur «2008», les dirigeants sont comblés.

C'est une triple lame qui s'avance vers une victoire qui serait la première depuis… plus d'un quart de siècle et le succès de Vatanen sur la 405 T16, une lionne de musée.

Comme toujours sur ce type d'épreuve, on va mettre en avant les difficultés à venir lors de la deuxième semaine, la possibilité de tout perdre sur un incident ou une petite erreur, d'autant que se profilent les dunes et les séances de navigation. Mais Loeb a montré qu'il roulait désormais dans la peau d'un «possible» vainqueur. Dès cette année. «Il y a beaucoup à perdre dans les trois étapes suivant la journée de repos, on va se concentrer pour bien passer même si c'est compliqué mais à mon avis il n'y a qu'une seule stratégie possible sera d'attaquer fort et de faire des bons temps…»

Chez Mini après quatre hivers sans partage (deux pour Peterhansel, le recordman absolu désormais chez Peugeot, un pour Nani Roma largué d'entrée, un pour Al-Attiyah qui sauve pour l'instant ce qui peut l'être), le retour de Peugeot est moyennement apprécié.


Trop facile ?

Un sentiment, résumé par Peterhansel, se dégage chez les pilotes : jusqu'à maintenant, «c'est un Dakar facile».

«C'est piste, piste, piste», a décrit le recordman des victoires (11, faut-il le rappeler ?) à propos de la première semaine. On le sent un brin frustré. «On n'a pas l'impression d'avoir souffert beaucoup…» ajoute-t-il.

«On n'a pas encore vraiment fait de rallye-raid», estimait également au soir de la 4e étape Matthieu Baumel, le copilote du Qatari Nasser Al-Attiyah (Mini), attendant «du vrai Dakar dans la seconde semaine».

À mi-rallye, ce sont ainsi 83 % des véhicules engagés qui sont toujours en course. Un chiffre nettement en hausse par rapport à 2015, où près de quatre voitures sur dix avaient déjà jeté l'éponge. Seules 14,6 % des motos sont déjà hors jeu, et 20,9 % des voitures.

«On savait que la première semaine, c'était des pistes rapides, du pilotage, sans vraiment de navigation», a reconnu le directeur du rallye, Etienne Lavigne. Mais dès aujourd'hui les premières dunes se profilent enfin à l'horizon.

Pour le peloton des motards rescapés (mené par le Portugais Goncalves sur sa Honda) au sein duquel l'enduriste sudiste Arnaud Méo a rapidement trouvé sa place, de nouveaux soucis à gérer.

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