L’obélisque de Buenos Aires perd son sommet

L'Obelisco de Buenos Aires sans son sommet pyramidal (AFP PHOTO / NA / JOSE LUIS PERRINO)

L'Obelisco de Buenos Aires sans son sommet pyramidal (AFP PHOTO / NA / JOSE LUIS PERRINO)

Le célèbre Obelisco de Buenos Aires, symbole de la capitale argentine, a perdu subitement la tête. Depuis dimanche, la structure pyramidale qui surmonte le monument depuis sa construction, en 1936, a curieusement disparu, comme en témoignent les photos d’habitants dubitatifs postées sur Internet :

En réalité, personne ne s’est aventuré à grimper les 206 marches qui mènent à son sommet pour en démonter la partie supérieure. Comme l'explique le journal Clarin, l’opération est une performance de l’artiste argentin Leandro Erlich, qui a « emprisonné » le sommet du monument dans une sorte d’abri métallique de 3 tonnes, imitant la couleur et le matériau de l’obélisque :

[Même si à l’ère des drones, les illusions d’optique perdent un peu de leur magie, celle de l’obélisque était très créative]

« Une icône très mystérieuse »

L'œuvre, intitulée La Democratia del símbolo ("La démocratie du symbole"), sera visible toute la semaine sur la plaza de la República, qui accueille l'obélisque, ainsi qu'au Musée d'art latino-américain de Buenos Aires, où une copie du sommet a été déposée.

Dans une interview au journal La Nacion, Leandro Erlich a expliqué s'être intéressé à l'Obelisco, « une icône qui a la particularité d'être très mystérieuse sur de nombreux aspects » :

« Les Argentins ne la connaissent pas de l'intérieur, car elle n'a pas été conçue pour être visitée, à la différence de nombreux monuments dans le monde qui font aujourd'hui partie de circuits touristiques et sont en quelque sorte des représentations de leurs villes. [Certains monuments] ont des origines polémiques, la population n'en veut pas quand ils sont en construction, et ce sont aujourd'hui des logos. Je suis parti de cette idée. »

Leandro Erlich, qui vit entre l'Argentine et la France, est un spécialiste de l'illusion d'optique et du trompe-l'œil. Il a notamment créé une œuvre qui sera dévoilée lors de la Nuit blanche 2015 à Paris, intitulée Maison fond, visible devant la gare du Nord. Il s'agit d'une installation montrant un petit immeuble en train de fondre sous l'effet du réchauffement climatique, une œuvre qui nous inviterait, selon la description faite par la Mairie de Paris, « à nous interroger sur nos certitudes à quelques semaines de la conférence des Nations unies sur le changement climatique ».

Lire aussi : A Paris, le climat s'invite à la Nuit blanche 2015

Signaler ce contenu comme inapproprié

Open bundled references in tabs:

Leave a Reply