Le procureur argentin Alberto Nisman enquêtait sur l’attentat terroriste de l’Iran contre la communauté juive de Buenos Aires, l’Association mutuelle israélite d’Argentine (Amia), en 1994, attentat qui a entraîné des dizaines de morts et de blessés, sans qu’une suite ne lui fût donnée. La veille de sa comparution devant le Congrès pour témoignage, Nisman a été retrouvé mort chez lui d’une balle dans la tête.
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« Nous cherchons à déterminer les causes de la mort. Je peux confirmer qu’une arme de calibre 22 a été retrouvée à côté du corps. La mort est due à un tir d’arme à feu », a déclaré la procureur Viviana Fein. Alberto Nisman, 51 ans, enquêtait depuis 2004 sur l’attaque meurtrière menée contre l’Amia en 1994. Il devait être entendu en janvier dernier par une commission parlementaire devant laquelle il allait soumettre 300 pages de dénonciation. Le procureur Nisman avait demandé l’ouverture d’une enquête pour entrave contre la présidente Kirchner qu’il soupçonnait de vouloir couvrir les preuves mettant en cause des Iraniens, et cela dans le but de renouer des relations diplomatiques et surtout commerciales avec la République islamique, dont du pétrole bon marché. Alberto Nisman avait déclaré détenir des enregistrements d’écoutes téléphoniques contre la présidente Kirchner. Selon le procureur, la dirigeante péroniste avait mis en place « un plan d’impunité pour protéger les fugitifs iraniens ». Il réclamait ainsi la saisie préventive de biens appartenant aux accusés, d’une valeur d’à peu près 20 millions d’euros. Carlos Menem, président au moment du drame en 1994, est également soupçonné d’avoir entravé l’enquête.
Revenant sur ses premières déclarations appuyant la thèse du suicide, la présidente Cristina Kirchner a confirmé l’assassinat et en a profité pour remanier à sa guise, pour incompétence, les services secrets chargés de la protection de Nisman. 70% des Argentins pensent que la mort de Nisman ne sera jamais élucidée.
Depuis des décennies, l’Iran a infiltré les milieux politiques des états d’Amérique latine, par le biais de leurs légations, ambassades, consulats et centres culturels, mais aussi via les libanais expatriés d’origine shiite. Des cellules dormantes d’information et d’action sont installées partout, financées par le trafic de la drogue et prêtes à agir sur ordre de Téhéran. Il en est de même pour certaines parties de l’Afrique, d’Asie et d’Europe.
Lors de son passage à Tel Aviv, le président du Guatemala Otto Fernando Perez Molina a dit que l’objectif de l’Iran était l’hégémonie, non seulement régionale, au niveau du Moyen Orient, mais « globale », à travers la terreur et la subversion, en attendant de posséder l’arme nucléaire.
En Uruguay, un engin explosif improvisé, déposé à la porte de l’ambassade d’Israël à Montevideo, a été démonté par la police. Le suspect, un important diplomate iranien, a été expulsé du pays. L’Uruguay a réélu en décembre, Dr. Tabare Vazquez, un éminent ami d’Israël, comme président.
par Albert Soued pour -Tel-Avivre -