Des tensions entre les Mapuches et l’Etat chilien depuis plusieurs décennies
Cela fait des décennies, et même des siècles que les tensions existent. C'est ce que déclarent les représentants des Indiens mapuches eux-mêmes : ils réclament la restitution de leurs terres ancestrales, situées à quelque 600 kilomètres au sud de la capitale Santiago, une vaste région à cheval entre le Chili et l’Argentine, et se battent contre des entreprises multinationales forestières, hydroélectriques ou minières.
Depuis une vingtaine d’années, ils se sont organisés et ont lancé des actions d’occupation de terres, réprimées par les autorités qui ont utilisé la loi antiterroriste, ce qui implique des peines bien plus lourdes. Une loi qui date de l’ère de la dictature de Pinochet.
C’est ce que dénoncent les Mapuches, comme l’explique Jimena Reyes de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme), qui va les représenter devant la Cour interaméricaine : « Depuis 2001 où l’Etat utilise les lois antiterroristes pour poursuivre et condamner des indigènes mapuches, pour la plupart des dirigeants qui promeuvent la récupération de leurs terres ancestrales, personne n’a reconnu l’existence d’une utilisation indue de cette législation et d’une discrimination à leur encontre. Car ces indigènes ne sont pas des terroristes. Donc le fait d’aller devant des instances interaméricaines, c’est la possibilité d’avoir une reconnaissance des violations des droits de l’homme qu’ils ont subies. »