New York - Les pays membres du Mercosur ont réitéré lundi au secrétaire général de l'ONU leur "indignation" devant les pratiques d'espionnage des Etats-Unis révélées par l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, sans réclamer toutefois des mesures précises.
Lors d'une rencontre avec Ban Ki-moon, les ministres des Affaires étrangères du Venezuela, de l'Uruguay, du Brésil et de l'Argentine lui ont transmis la déclaration finale du récent sommet du Mercosur condamnant ces pratiques.
"Nous sommes mandatés par nos chefs d'Etat pour exprimer notre grave préoccupation devant les allégations d'espionnage qui proviennent des révélations faites par Edward Snowden", a expliqué ensuite à la presse le ministre brésilien Antonio de Aguiar Patriota.
"Il s'agit de tirer la sonnette d'alarme sur des pratiques qui suscitent de graves inquiétudes dans le monde pour la souveraineté des Etats, et la confiance nécessaire dans les relations entre les Etats et les droits des individus, dont le droit à la protection de la vie privée et à l'information", a-t-il souligné.
Son homologue vénézuélien Elias Jaua Milano, dont le pays préside actuellement le Mercosur, communauté économique regroupant plusieurs pays d'Amérique du Sud, a parlé "de préoccupation et d'indignation" et a affirmé que l'espionnage incriminé "violait tous les principes internationaux et des droits de l'homme". Les deux ministres ont affirmé que M. Ban "partageait ces inquiétudes".
Selon un communiqué de l'ONU lundi, le secrétaire général des Nations unies a "rappelé la nécessité de préserver les droits fondamentaux" relatifs à la vie privée. Il a aussi "réaffirmé qu'un chef d'Etat et l'appareil qui le transporte jouissent d'une immunité", en référence à l'incident au cours duquel l'avion du président bolivien Evo Morales avait été interdit de survol par plusieurs pays européens qui le soupçonnaient d'avoir à bord Edward Snowden.
Interrogé sur les éventuelles mesures concrètes que le Mercosur demande à l'ONU de prendre, le ministre brésilien a répété qu'il s'agissait pour l'instant de "lancer un avertissement" et que les pays du Mercosur allaient "se coordonner pour envisager diverses initiatives", sans autres précisions.
Toujours selon M. Patriota, parmi les autres sujets abordés avec M. Ban figurent l'embargo international visant "Cuba, pays frère", et le soutien des pays latino-américains à la revendication de souveraineté de l'Argentine sur les Malouines.