Les Malouines votent le maintien de leur statut britannique

STANLEY, îles Malouines (Reuters) - Les habitants des îles Malouines ont voté à la quasi unanimité en faveur du maintien de leur rattachement à la Grande-Bretagne à l'issue d'un référendum organisé dimanche et lundi dans le but de désamorcer les revendications territoriales croissantes de l'Argentine.

Une trentaine d'années après la guerre entre les deux pays pour le contrôle de ces îles appelées Falkland par les Britanniques, les électeurs ont voté à 99,8% en faveur du maintien de leur statut de territoire britannique d'outre-mer, selon les résultats publiés lundi soir. Le "non" n'a recueilli que trois voix.

Seuls 1.649 habitants originaires de ce territoire composé de 750 îles et îlots étaient appelés à voter, sur les 2.500 résidents recensés. Le taux de participation s'est élevé à 92%.

La large victoire du "oui" était attendue, ce qui avait conduit l'Argentine à dénoncer par avance une "manipulation" et une "initiative irresponsable de mauvaise foi".

"Nous sommes Britanniques et nous voulons le rester", a déclaré Barry Nielsen, un électeur qui portait un chapeau aux couleurs de l'Union Jack pour déposer son bulletin dans l'urne au bureau de vote de la mairie de Stanley, où vivent la plupart des habitants de l'île.

Selon le secrétaire britannique au Foreign Office William Hague, le référendum démontre la volonté des habitants de rester sous souveraineté britannique.

"STRATAGÈME"

"Tous les pays devraient accepter les résultats de ce référendum et soutenir les habitants des Falkland (...)", a déclaré le ministre des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Nous avons toujours dit que nous croyions dans les droits des habitants des Falklands à déterminer leur avenir et à décider du chemin qu'ils souhaitent emprunter. Il est simplement juste, qu'au 21e siècle, ces droits soient respectés."

A Buenos Aires, les autorités s'interrogent sur la légitimité du référendum. Elles estiment que ce différend territorial doit être résolu entre le Royaume-Uni et l'Argentine et rappelle les résolutions des Nations unies appelant Londres à s'asseoir à la table des négociations.

"Ce (référendum) est une manipulation qui n'a pas de valeur légale", a commenté Alicia Castro, ambassadrice de l'Argentine à Londres, sur une radio argentine.

"Des négociations sont dans l'intérêt des habitants de l'île. Nous ne voulons pas nier leur identité. Ils sont Britanniques; nous respectons leur identité et leur mode de vie et le fait qu'ils veulent continuer à être Britanniques. Mais le territoire qu'ils occupent n'est pas Britannique", a-t-elle ajouté.

L'Argentine réclame la souveraineté sur ces îles depuis 1833. Elle dit qu'elle en a hérité de l'Espagne lors l'indépendance et que les Britanniques ont expulsé la population argentine.

La guerre de 1982, qui a fait environ 650 morts chez les Argentins et 255 chez les Britanniques, est considérée en Argentine comme une erreur humiliante de la dictature au pouvoir à l'époque.

La plupart des pays d'Amérique latine et de nombreux autres pays en développement ont exprimé leur soutien à l'Argentine qui a accentué ses revendications depuis que des sociétés cotées en Bourse de Londres ont commencé la prospection de pétrole et de gaz naturel au large des côtes malouines.

Tangi Salaün et Danielle Rouquié pour le service français

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