Les Malouines, une blessure pour l’Argentine

Presque trente-quatre ans après l'invasion des Malouines, Davos a accueilli la première réunion officielle entre les autorités britanniques et argentines : Mauricio Macri et David Cameron se sont entretenus, hier à Davos, afin d'évoquer « les réformes économiques, le commerce, les investissements étrangers et les Malouines ». De fait, rappelle le journal argentin « La Nacion », l'Etat argentin n'a jamais accepté la perte de ces îles, toujours considérées comme une partie de son territoire. En témoigne ainsi le refus de reconnaître le référendum de 2013 sur l'appartenance de l'île à la Couronne. La position du Royaume-Uni est claire : « Le Premier ministre a clarifié notre position qui reste la même : au cours du dernier référendum, il s'est avéré que les habitants des îles souhaitent rester britanniques. » Le nouveau président argentin semble plus modéré sur la question que ses prédécesseurs, ouvrant la porte à de bonnes relations entre les deux pays. La ministre argentine des Affaires étrangères, Susana Malcorra, a ainsi précisé que l'objectif de cette rencontre était d'établir de nouvelles relations avec le Royaume-Uni, délaissant provisoirement la question frontalière, les priorités étant la lutte contre le narcotrafic alliée à des réformes économiques : « Centrer notre relation avec le Royaume-Uni sur la question des Malouines, c'est voir le verre à moitié vide […] parler d'autres enjeux nous aidera à trouver une issue. » Mauricio Macri a, en effet, une conscience trop aiguë de la fragilité dans laquelle se trouve son pays depuis quinze ans, pour refuser d'ouvrir des opportunités de coopération bilatérale. Il sait que pour redynamiser son économie, il doit obtenir la confiance des détenteurs étrangers de capitaux.

Q. Na.

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