par Hugh Bronstein
BUENOS AIRES (Reuters) - Le soutien parlementaire à la présidente argentine Cristina Fernandez devrait s'affaiblir à l'issue d'élections législatives qui se tiendront dimanche, alors que le pays est confronté à un affaiblissement de sa monnaie et à une très forte inflation.
Cristina Fernandez, en convalescence après avoir été opérée d'un hématome du cerveau le 8 octobre (voir ), n'a pas pu participer à la campagne lors des dernières semaines du scrutin au cours duquel les électeurs sont appelés à renouveler la moitié de la chambre basse et le tiers du Sénat.
Veuve de l'ancien président Nestor Kirchner, décédé en 2010 d'une attaque cardiaque, Cristina Fernandez avait déjà subi en 2012 une ablation de la thyroïde bien que les examens ultérieurs n'ait pas permis de déceler de cellules cancéreuses.
Dans ce contexte d'incertitude sur la santé de la présidente, les primaires communes organisées en août, obligatoires en Argentine pour tous les partis qui souhaitent participer aux élections législatives, ont témoigné de la désaffection des électeurs pour la branche du péronisme, du nom de l'ancien chef d'Etat Juan Perón, défendue par Cristina Fernandez.
A l'issue de ce qui s'apparentait à une répétition des législatives, les candidats fidèles à Cristina Fernandez n'ont obtenu que 26% des voix, soit la moitié du score de la coalition présidentielle 2011, et un candidat choisi personnellement par la présidente a enregistré un revers dans la province particulièrement importante de la capitale, Buenos Aires.
Si ces mauvais scores se confirment, l'hypothèse d'une candidature de Cristina Fernandez au scrutin présidentiel de 2015 s'éloignerait, car ses partisans n'atteindraient pas la majorité de deux tiers des sièges, nécessaire dans les deux chambres pour amender la Constitution afin d'autoriser un troisième mandat à la présidente.
PRÉSIDENTS INATTENDUS
Martin Insaurralde, le candidat de Cristina Fernandez à Buenos Aires, a été affaibli par sa défaite du mois d'août, et est distancé dans les sondages par Sergio Massa, une figure péroniste concurrente, en vue de l'élection de 2015.
Même si Sergio Massa, qui axe sa campagne sur la lutte contre le crime et l'inflation, paraît le mieux placé, l'histoire récente de l'Argentine a favorisé des candidats surgis de façon inattendue dans la campagne peu avant les scrutins présidentiels, comme Carlos Menem, en 1989, et Nestor Kirchner lui-même en 2003.
Réélue en 2011 sur un programme qui prévoyait un contrôle accru de l'Etat sur l'économie, Cristina Fernandez n'est pas arrivée lors de son second mandat à enrayer la chute de la monnaie argentine, qui s'échange désormais sur le marché noir à plus de dix pesos pour un dollar, contre un taux officiel de 5,88 pesos pour un dollar.
L'Argentine, l'un des principaux exportateurs de céréales dans le monde, peine à suivre la demande alimentaire mondiale et attirer les milliards de dollars d'investissements nécessaires à l'exploitation de vastes gisements de gaz et de pétrole de schiste.
Même si les réserves de la banque centrale ont chuté à 34 milliards de dollars (25 milliards d'euros) contre 43 milliards en janvier, les marchés argentins se sont relevés, dans l'espoir d'une défaite du camp de Cristina Fernandez. Depuis les primaires d'août, le Merval, principal indice boursier à gagné près de 50%.
Avec Alejandro Lifschitz; Julien Dury pour le service français