Les droits de l'Homme constituent une base commune de coopération entre le Maroc et l'Argentine dans divers domaines, a affirmé, jeudi à Buenos Aires, le président du Conseil des droits de l'Homme, Driss El Yazami.
«Les droits de l'homme constituent une base commune de coopération entre le Maroc et l'Argentine dans divers domaines, au regard des processus de réforme lancés par les deux pays», a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé à la MAP à l'issue d'une visite de trois jours à Buenos Aires à la tête d'une délégation composée notamment, du directeur exécutif de la commission régionale des droits de l'Homme Rabat-Kénitra, Abderrafie Hamdi et du coordinateur national de la 2e édition du Forum Mondial des Droits de l'Homme (FMDH), Hamouda Sobhi.
Les droits économiques et sociaux ainsi que la question de l'égalité entre les sexes peuvent également constituer une base pour l'action commune, a ajouté Driss El Yazami, en rappelant dans ce sens que plusieurs pays d'Amérique latine ont lancé un processus de justice transitionnelle à travers des commissions de vérité, notamment le Chili, l'Argentine, le Brésil, le Pérou et le Honduras. «Le Maroc est jusqu'à ce jour le seul pays arabo-islamique qui a lancé un processus de justice transitionnelle réussi», a-t-il estimé.
Bien que le Maroc ait une histoire politique, culturelle et religieuse différente de celle de l'Argentine, les deux pays partagent un processus de réforme similaire et font partie des rares pays à avoir lancé une politique spécifique à la migration, a poursuivi le président du CNDH, avant de noter que «les perspectives de coopération sont prometteuses pour réaliser les aspirations communes».
Et d'ajouter que le CNDH partage avec le centre international pour la promotion des droits de l'Homme, son principal partenaire en Argentine, plusieurs projets communs, en soulignant que les deux institutions partagent une vision et une stratégie communes, en vertu desquelles «les pays du sud sont tenus de jouer un rôle dans le domaine des droits de l'Homme» en se libérant de tout complexe vis-à-vis des pays du nord, de la société civile ou des institutions des droits de l'Homme.
«Le temps est venu pour que les pays du sud jouent leur rôle de partenaire dans le domaine des droits de l'Homme et laissent de côté celui de consommateur des valeurs et des idées des droits de l'Homme», a-t-il dit, en soulignant l'importance des relations qui lient le Maroc, l'Argentine et le Brésil en termes d'aspiration à agir dans le domaine des droits de l'Homme au niveau international.
Driss El Yazami a, par ailleurs, relevé qu'après la tenue du premier FMDH au Brésil, l'Argentine devait organiser la deuxième édition mais elle a proposé au Maroc d'organiser la deuxième édition à Marrakech en novembre 2014, ce qui reflète, selon lui, la force de ces relations qui se sont consolidées davantage au fil des échanges de visites entre les responsables opérant dans le domaine des droits de l'Homme.
Il a en outre ajouté que sa visite, qui s'inscrit dans le cadre de la deuxième réunion de la commission internationale de coordination et d'organisation des forums mondiaux des droits de l'Homme, a été ponctuée par une série de rencontres consacrées à la prochaine édition qui devra se tenir prochainement en Argentine.
Cette visite, a-t-il ajouté, a été également l'occasion d'avoir des discussions avec Claudio Abruge qui occupera les fonctions de secrétaire d'Etat chargé des droits de l'Homme au sein du gouvernement Macri, consacrées aux grands axes du troisième FMDH et au lancement de projets communs dans les prochains mois.
Par ailleurs, plusieurs ateliers ont été organisés avec des experts latino-américains autour des deux principales thématiques qui seront évoquées lors du prochain Forum, à savoir l'immigration sud-sud et les changements climatiques.