La recette du succès du polo argentin vient de la qualité de ses chevaux et de leur prédisposition naturelle pour ce sport mais pas que. Explications.
La réussite des Argentins en polo ne passe évidemment pas que par le talent de ses cavaliers. D'ailleurs, eux-mêmes ne s'en cachent pas : les criollos, ces chevaux argentins petits, sauvages et solides participent grandement à leur succès. Mais en quoi cette race d'équidés serait-elle la plus appropriée pour pratiquer ce sport ?
Une prédisposition naturelle
Pour trouver une raison à cette contribution indéniable qu'a offert le cheval criollo à la réussite argentine, il faut remonter à la genèse de cette race, apparue au cours du XVIe siècle sur le continent américain, descendante des chevaux de guerre utilisés par les colons espagnols. D'une race portugaise, espagnole, ou barbes à la base, beaucoup d'entre eux vont être abandonnés et livrés à eux-mêmes dans la nature. C'est au cours de cette période que les diverses races vont se mélanger, transformant leurs codes génétiques, tout en s'adaptant à un milieu nouveau et hostile.
C'est ainsi que les chevaux criollos ont développé une très grande résistance aux maladies, et à l'effort. Deux qualités sur qui les Indiens, puis les gauchos, ont tout de suite misé, bien avant que les joueurs de polo se mettent à parier sur eux. Aujourd'hui, ils n'hésitent pas à louer leurs points forts. "La mise au point d'un cheval c'est vraiment tout un art, il faut arriver à ce que le cheval donne le meilleur et aille jusqu'au bout de son potentiel", déclare Marcos Heguy à l'AFP, champion de polo et éleveur de criollos au sein d'une famille dans l'élevage depuis plusieurs générations.
Un miracle scientifique
Ajoutez également à ce talent naturel quelques miracles de la science, et le tour est joué. Grâce à une savante combinaison génétique à base de transplantations d'embryons, et en croisant les meilleurs pedigrees, l'Argentine a réussi à créer un monstre du polo. D'ailleurs, chaque jument peut donner 5 à 12 ovules par an tout en continuant à jouer ! Une solution à laquelle l'Argentine pense de plus en plus ces derniers temps. "A l'Open de Palermo, plus de la moitié des embryons étaient transplantés", déclare Fernando Riera, un vétérinaire argentin.
Aujourd'hui plus que jamais, l'élevage de chevaux criollos devient une opportunité économique pour les Argentins, eux qui étaient 310 en 2001 et qui étaient plus de 600 en 2011. Croulant sous la demande, les Etats-Unis, la France et l'Arabie Saoudite seraient les premiers acheteurs. Quand performances sportives, génétique et science ne font plus qu'un...