Un double meurtre épouvantable de deux jeunes femmes de 29 et 24 ans, dont les coupables présumés sont jugés par le tribunal de Salta en Argentine depuis ce mardi
Cassandre Bouvier, 29 ans, avait passé quelques jours dans sa famille à Nice avant de s'envoler pour l'Argentine. Houria Hoummi, 24 ans, sa meilleure amie, l'y avait rejoint. C'est dans le parc naturel de San Lorenzo, quelques jours plus tard, que la vie de ces deux jeunes étudiantes bascula. Le 15 juillet 2011, leurs corps étaient retrouvés... Un double meurtre épouvantable dont les coupables présumés sont jugés par le tribunal de Salta en Argentine depuis hier. Le procès durera de longues semaines. Le délibéré est fixé au 16 mai.
L'audience pour la famille de Cassandre et Hoummi est une souffrance. Gustavo Lasi, un guide touristique de 27 ans, Daniel Vilte, un maçon de 28 ans et Santos Vera, un jardinier de 34 ans sont accusés d'avoir infligé les pires horreurs aux deux étudiantes françaises. Violées, battues, les deux jeunes femmes ont été abandonnées sur le bord d'un chemin, le corps littéralement criblé de balles de carabine .
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C'est au tout début du mois de juillet 2011 que Cassandre et Hoummi avaient atterri à Buenos Aires.
Dans le cadre de leur cursus universitaire, elles avaient décidé de lier l'utile à l'agréable. Elles étaient inscrites à un colloque sur « L'orientalisme en Amérique du Sud » à Buenos-Aires. Une fois, les débats terminés, elles décidèrent de rester quelque temps en Argentine. C'est vers la région de Salta dans le Nord du pays qu'elles s'étaient rendues mi juillet.
Le combat d'un père
La visite de la réserve naturelle de la Quebrada est à leur programme. C'est ici que leur piste s'arrêta. Le 15 juillet, des témoins affirmaient les avoir aperçues tout près de l'entrée du parc dans la région de San Lorenzo. Puis, plus rien... Quinze jours sans nouvelles. Et l'horreur au bout de l'attente pour les familles, notamment pour Jean-Michel Bouvier.
C'est en regardant la télévision que ce jeune retraité, dont la vie professionnelle l'avait conduit à vivre et travailler longtemps à Nice, apprit le drame.
Depuis, Jean-Michel se bat pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Rien ne lui rendra Cassandre, mais Jean-Michel Bouvier a entamé une croisade pour que le crime de « féminicide » (violer et tuer une femme) soit reconnu tant par le code pénal argentin que par la loi française. Sa croisade n'a trouvé encore que peu d'échos en France. Fin 2011 quelques mois après le drame, la présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner avait tenu à lui apporter son soutien.