Les Argentins se choisissent un nouveau président

BUENOS AIRES, Argentine – Les Argentins étaient appelés à choisir entre la continuité et les réformes économiques, dimanche, alors qu’ils devaient élire un successeur à la présidente Cristina Fernandez, une dirigeante controversée qui, avec son défunt mari, a dominé la politique nationale pendant 12 ans.

Quelque 32 millions d’électeurs étaient conviés aux urnes. Le vote est obligatoire en Argentine, mais il y a beaucoup d’exceptions, notamment pour les citoyens âgés de 70 ans et plus.

Les Argentins sont profondément divisés sur le bilan de Mme Fernandez et sur le candidat le mieux placé pour résoudre les problèmes économiques et lutter contre la corruption qui afflige le pays de 41 millions d’habitants.

Daniel Scioli, gouverneur de la province de Buenos Aires et ancien vice-président, est le successeur désigné de Cristina Fernandez, qui achève son deuxième mandat avec un taux d’approbation d’environ 50 pour cent. La Constitution interdit à la présidente sortante de briguer un troisième mandat.

Mme Fernandez et son défunt mari et prédécesseur, Nestor Kirchner, sont largement considérés comme ceux qui ont sorti l’Argentine de la crise économique de 2001-2002. Mme Fernandez a considérablement augmenté les dépenses dans les programmes sociaux, qui vont des formations à l’emploi aux allocations pour les mères célibataires. Son gouvernement a été le premier en Amérique latine à légaliser le mariage entre conjoints de même sexe.

M. Scioli s’est présenté comme le candidat qui poursuivrait les politiques de Cristina Fernandez, tout en promettant de résoudre tous les problèmes qui persistent. Il rejette l’idée répandue voulant que Mme Fernandez continuera de tirer les ficelles après avoir quitté la présidence.

Son principal rival est Mauricio Macri, le maire de Buenos Aires. Il a promis de remettre de l’ordre dans l’économie argentine, de conclure un accord avec les créanciers américains du pays et de lever le très impopulaire contrôle des changes.

M. Macri a aussi adapté sa campagne pour tenter de séduire les millions de citoyens qui reçoivent une certaine forme de soutien financier du gouvernement. Il a promis de maintenir les populaires programmes d’aide pour les pauvres et d’augmenter les dépenses publiques dans certains domaines.

Pour l’emporter, un candidat doit obtenir au moins 45 pour cent des voix, ou encore 40 pour cent des voix et une avance d’au moins 10 points sur son plus proche rival. Si aucun candidat n’atteint l’un de ces seuils, un second tour sera organisé en novembre entre les deux candidats ayant obtenu le plus de votes.

Le pays utilise toujours les bulletins de vote en papier, ce qui signifie que plusieurs bureaux de scrutin doivent effectuer le décompte manuellement. Les premiers résultats sont attendus vers 23 h (22 h, heure de Montréal), mais les autorités ont prévenu qu’il faudrait probablement attendre plusieurs jours avant que le vainqueur soit connu.

Selon un sondage mené par la firme Ricardo Rouvier Asociados, 40 pour cent des personnes sondées ont déclaré qu’elles voteraient pour M. Scioli, contre 29 pour cent pour M. Macri. Vingt-deux pour cent des électeurs ont indiqué qu’ils voteraient pour Sergio Massa, qui s’est dissocié de Mme Fernandez pour former son propre parti. Les sondeurs ont interrogé 1200 personnes du 12 au 15 octobre et le sondage comporte une marge d’erreur de trois points de pourcentage.

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