Buenos aires - Les Argentins redoutent que l'inflation -10% officiellement en 2012, 25% selon les experts- ne s'accentue encore en 2013, malgré les efforts du gouvernement de Cristina Kirchner pour préserver le pouvoir d'achat, à huit mois de législatives cruciales.
Le 1er février, les prix ont été gelés pour soixante jours dans les supermarchés dans le cadre d'une initiative du gouvernement peu appréciée de la grande distribution, mais la population s'attend à une explosion des prix à partir du 1er Avril. Pour certains prévisionnistes, comme l'Université privée Di Tella, le taux d'inflation atteindra 30% cette année en Argentine.
"Le pouvoir d'achat diminue mois après mois. C'est intenable cette montée des prix", se plaint Claudia Rodriguez, vendeuse de 35 ans, qui gagne le salaire minimum, 2.600 pesos.
De Buenos Aires à Ushuaïa, les gens ont si peu confiance dans leur monnaie, le peso argentin, qui ne cesse de se dévaluer, que l'achat à crédit fait figure d'investissement. Illusoire d'épargner dans un pays où aucun taux de rémunération ne peut compenser l'inflation.
Dans le quartier de Retiro, à Buenos Aires, Federico Lopez, employé de banque de 28 ans, fait ses comptes avant d'acheter un téléviseur à 3.500 pesos (520 euros), payable en dix fois sans intérêts. "Cela fait 350 pesos par mois. Les 350 pesos d'aujourd'hui, eh bien dans 10 mois, tu n'achètes pas la même chose avec. C'est une manière d'épargner ou de se défendre contre l'inflation", théorise le jeune cadre.
Les propriétaires d'appartements font signer à leurs locataires des contrats de location de deux ans, promettant une réévaluation du loyer en fonction de l'inflation à la fin de la première année.