Les Argentins se sont largement mobiliss jeudi dans la soire pour dire leur lassitude et leur colre contre leur prsidente, Cristina Fernandez de Kirchner, rlue la tte du pays avec 54% des voix il y a peine un an.
Autour de l'Oblisque, devant la Casa Rosada, le palais prsidentiel, la Quinta de Olivos, la rsidence de la prsidente, et aussi en province Cordoba, Mendoza, Rosario ou Salta, ils taient plusieurs centaines de milliers pour dire basta la violence, la corruption, l'inflation et pour demander le respect de la Constitution et de la libert.
Des dputs, partisans de Kirchner, ne cachent plus leur volont de changer la Constitution pour permettre la prsidente de se prsenter une troisime fois en 2015. Pourtant, la sant de Cristina Kirchner est fragile. Elle a d annuler son voyage en Espagne pour le sommet ibro-amricain la semaine prochaine. Elle avait succd son mari, Nestor, en 2007 et il tait prvu que celui-ci lui succde en 2011, mais il est dcd un an auparavant.
Un mcontentement relay largement par le groupe de mdias dominant
Les manifestants, pour la plupart issus de la classe moyenne, sont descendus dans la rue en masse surtout pour dnoncer les difficults de la vie quotidienne. Un contrle strict des changes a, par exemple, t institu cette anne, qui complique tout dplacement l'extrieur du pays. Ce mcontentement est largement relay et entretenu par le plus grand groupe de mdias du pays, le conglomrat Clarin, en situation dominante dans la presse, la tlvision, la radio et mme les tlcommunications. Une loi des mdias a t vote pour limiter la concentration dans ce secteur. Elle obligera, partir du 7 dcembre prochain, Clarin une profonde restructuration.
Dans Buenos Aires, une campagne de propagande intitule Dmocratie ou corporations a t dploye pour convaincre la population du bien-fond de ce texte. Les partisans de Cristina Kirchner esprent, eux, organiser une grande manifestation le 10 dcembre pour dfendre la loi sur les mdias et surtout montrer que la prsidente bnficie toujours d'un soutien populaire. Ce sera aussi une rponse la manifestation du 8 novembre voque par la prsidente argentine quelques heures avant qu'elle ne dbute: Il [Nestor] m'a appris ne jamais renoncer. Mme dans les pires moments. Parce que c'est dans les pires moments qu'on reconnat les vrais dirigeants du pays. Selon les sondages, Cristina Kirchner ne bnficie plus que de 36% d'opinions favorables chez les Argentins sans que cela profite l'opposition, dont l'image dans l'opinion demeure trs ngative.
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