Les Argentins élisent un nouveau président dimanche

Le changement arrive en Argentine : après 12 ans de gestion de Nestor et Cristina Kirchner, le libéral Mauricio Macri semble mieux placé que Daniel Scioli, candidat de la coalition gouvernementale, pour le second tour de la présidentielle dimanche.

Macri, 56 ans, était donné battu avant le 1er tour du scrutin, le 25 octobre.

Son score inespéré - au sein même de son équipe - ce jour-là (34,5 % des voix) a donné au maire de Buenos Aires un élan : il est aujourd’hui le favori, selon tous les instituts de sondage. Les mêmes instituts qui anticipaient voici un mois une victoire de Scioli.

Avec sa coalition Cambiemos (Changeons) fédérant les radicaux de l’UCR (centre gauche) et son parti de droite, le PRO (Proposition républicaine), Macri a fait campagne en promettant une rupture avec la politique économique protectionniste de la présidente de gauche Cristina Kirchner, qui ne pouvait briguer un 3e mandat consécutif selon la Constitution.

Dans un pays où les dictatures militaires ont alterné au pouvoir avec les péronistes et l’UCR, Mauricio Macri est en passe d’imposer une nouvelle force politique dans l’histoire du pays sud-américain.

S’il est élu dimanche, faute de majorité à la chambre des députés, il devra composer avec la mouvance fondée par l’ex-président Juan Peron (1946-1955 et 1973-1974), qui présentait trois candidats au 1er tour : Scioli (37 %), Sergio Massa (21 %) et Rodriguez Saa (2 %).

Difficile de gouverner sans l’appui du péronisme

L’histoire rappelle qu’il est difficile de gouverner sans l’appui du péronisme en Argentine : aucun des quatre présidents non péronistes élus n’a pu terminer son mandat. Le dernier, le radical Fernando de la Rua, élu en 1999, a dû démissionner fin 2001 quand la crise économique a éclaté.

Homme de droite, Macri a cherché durant la campagne à s’éloigner de l’image de chef d’entreprise pro-marchés et défenseur du libre-échange, assurant qu’il ne supprimerait pas les aides sociales aux plus démunis et qu’il ne remettrait pas en cause la nationalisation de la compagnie pétrolière YPF.

« Je suis un homme de bonne foi qui va gouverner pour tous les Argentins », promet cet ancien président du club de football de Boca Juniors (1995-2007), élu maire en 2007.

Depuis le 1er tour, Daniel Scioli, qui se définit comme centriste, s’est employé à raviver de vieilles craintes chez les Argentins, traumatisés par la crise de 2001. « Tu veux nous faire revenir au passé, à ces politiques du FMI qui semble nous prêter de l’argent à bon prix », a-t-il dit à Macri lors du débat télévisé de l’entre-deux tours, premier de l’histoire de l’Argentine.

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