Celui qui domine
La Nouvelle-Zélande
Les All Blacks, qui n’ont perdu qu’un match depuis la Coupe du monde 2011 (38-21 en Angleterre en décembre 2012), restent les grands favoris pour le Mondial 2015. Vainqueurs du XV de la Rose lors des tests de juin (20-15 puis 28-27 et 36-13), les Néo-Zélandais ont subi un petit coup d’arrêt en concédant le match nul (12-12) à l’entame du Four Nations à Sydney. Ils ont ensuite corrigé le tir en broyant les Wallabies (51-20) puis en battant l’Argentine (28-9) et de très bons Springboks (14-10) le week-end dernier. A un an de la Coupe du monde, les hommes de Steve Hansen semblent toujours avoir un cran d’avance sur la concurrence. Le pack est solide avec des individualités comme Whitelock, McCaw ou l’immense Read, meilleur joueur de la planète tous postes confondus en ce moment. Et les lignes arrières se régalent d’essais en pagaille, Ben Smith et Savea en tête.
Ceux qui assurent
L’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud reste la deuxième meilleure équipe du monde. Battus par l’Australie en quart de finale du dernier Mondial sur une pénalité controversée, les Springboks ont juré de reprendre la Coupe du monde aux All Blacks l’an prochain à Twickenham. Les hommes de Heyneke Meyer travaillent dur en ce sens, et les résultats suivent même si un manque cruel de réalisme coûte parfois cher, comme l’ont prouvé les deux défaites enregistrées en Australie (24-23 en toute fin de match) et en Nouvelle-Zélande (14-10). Les Boks ont tout de même maté les Gallois (38-16 puis 31-30) avant d’écraser les pauvres Ecossais (55-6) en juin. Puis ils ont dominé l’Argentine à deux reprises (13-6 à domicile puis 33-31). Leur pack est toujours aussi redoutable avec de beaux bébés devant (Vermeulen, Etzebeth, Du Plessis) comme et des trois-quarts plus techniques que l’ancienne génération (Serfontein, Le Roux, Hendricks).
L’Irlande
Les Diables Verts vont bien, merci pour eux. Victorieux du Tournoi des VI Nations pour la der de Brian O’Driscoll, ils ont confirmé depuis en allant gagner en Argentine les deux tests de juin (29-17 puis 23-17). L’hiver dernier, les hommes de Joe Schmidt ont bien failli battre la Nouvelle-Zélande pour la première fois avant de réaliser un superbe Tournoi, seulement terni par un court revers en Angleterre (13-10). Sinon, ils ont disposé de l’Ecosse (28-6), de Galles (26-3), de l’Italie (46-7) et des Bleus au Stade de France (22-20) pour soulever le trophée européen. Paul O’Connell, bientôt 36 ans, est là pour encadrer les Heaslip, O’Mahony, Toner et autres Earls et Kearney. Et si Jonathan Sexton évolue à son meilleur niveau, il n’y a pas de raison de voir les Irlandais s’arrêter avant les demi-finales l’an prochain en Angleterre. Un niveau qu’ils n’ont jamais atteint en Coupe du monde.
L’Angleterre
Le XV de la Rose prépare avec le plus grand soin sa Coupe du monde en disputant des matches très intenses contre les meilleures équipes de la planète. Dernière formation à avoir terrassé les All Blacks (en 2012), l’Angleterre a confirmé avec un beau tournoi des 6 Nations : malgré la cruelle défaite de dernière minute en France (24-22) début février, les All Whites ont enchaîné par quatre succès en Ecosse (20-0), contre l’Irlande (13-10), face au pays de Galles (29-18) et contre l’Italie à Rome pour finir (52-11). En juin, les Anglais ont bien failli gagner les deux premiers tests en Nouvelle-Zélande, perdus 20-15 puis 28-27, avant de craquer lors du dernier match (36-13). A un an de son mondial, le XV dirigé par Stuart Lancaster s’affirme comme un sérieux client. L’Angleterre regorge de joueurs de talent comme Lawes, Robshaw, Morgan, Farrell, Tuilagi ou encore Twelvetrees. Elle souhaite maintenant optimiser sa confiance en engrangeant les victoires cet automne et pendant le Tournoi pour arriver au top à l’automne prochain.
L’Australie
Les Wallabies rejouent dans le concert des grands. Après quelques années difficiles sous la férule de Robbie Deans, les Australiens dirigés depuis juin 2013 par Ewen McKenzie ont entrepris une mue spectaculaire : fini la charnière Genia-Cooper, place à la nouvelle génération incarnée par Slipper, Simmons, Hooper, McCalman, Foley, Folau ou O’Connor. Quelques anciens encadrent ces jeunes loups (Ashley-Cooper, Alexander, Horwill), et l’Australie se met à rêver à un troisième titre mondial à un an de la Coupe du monde. Les trois tests remportés contre le XV de France (50-23, 6-0 et 39-13) ont rappelé qu’il faudrait compter sur eux et leur jeu de ligne efficace. Mais les Wallabies ont surtout retrouvé une mêlée digne de ce nom même si elle n’est pas encore au niveau des meilleurs. Cet été, les Aussies ont battu les Springboks (24-23) et l’Argentine (32-25), et tenu en échec les All Blacks (12-12). Mais ils ont également subi la foudre noire lors de la revanche à Auckland (51-20). Histoire de rappeler qu’il reste du travail à effectuer d’ici le Mondial 2015.
Ceux qui doutent mais espèrent
L'Ecosse
L’espoir de renouveau porte le nom de Vern Cotter. Parti de Clermont pour rejoindre la sélection écossaise, l’entraîneur néo-zélandais rêve d’imiter son ancien adjoint, Joe Schmidt, plutôt en réussite avec l’Irlande. Avant-dernière du Tournoi des 6 Nations avec une courte victoire en Italie (21-20) puis une courte défaite à domicile contre la France (19-17) mais trois grosses claques (28-6 en Irlande, 20-0 contre l’Angleterre, 51-3 au Pays de Galles), l’Ecosse a vécu un mois de juin similaire. Les victoires aux Etats-Unis, au Canada et sur le terrain d’une Argentine revisitée avant le Four-Nations n’ont pas fait oublier la leçon reçue en Afrique du Sud (55-6). Cotter a un an pour apposer sa patte sur le jeu écossais, pour faire mieux qu’une piteuse élimination au 1er tour en 2011, une première en Coupe du monde. Mais il n’a pas un grand réservoir de joueurs.
Le pays de Galles
Pour un plaquage à l’épaule dans les arrêts de jeu, le Pays de Galles est passé à côté de sa première victoire de l’Histoire en Afrique du Sud. L’essai de pénalité a permis aux Springboks de s’imposer (31-30), ce qui modifie forcément la perception des résultats gallois cette année. Passés à côté de devenir la première équipe à conserver trois années de suite le Tournoi des 6 Nations (défaites en Irlande 28-6 et en Angleterre 29-18), les joueurs de Warren Gatland n’ont pas pour autant perdu leurs talents. Les demi-finalistes disposent notamment d’une ligne de trois-quarts rapide et perforante (North, Davies, Roberts, Cuthbert), pour peu que Leigh Haflpenny retrouve le chemin des terrains pour rentrer les points au pied.
Ceux qui sont dans l’urgence
L'Argentine
Depuis le 23 novembre dernier, et la victoire en Italie (19-14), l’Argentine n’a plus goûté à la victoire. Trois défaites à domicile en juin contre l’Irlande (29-17, 23-17) et l’Ecosse (21-19), deux défaites contre l’Afrique du Sud (une à domicile et une à l’extérieur), une en Nouvelle-Zélande et une en Australie dans le cadre du Four Nations, voilà la cascade de mauvais résultats des Pumas. Quarts de finalistes en 2011, les Sud-Américains, intégrés au Final Four depuis 2012, apprennent néanmoins au contact des meilleurs. Reste que les vieillissants Bosch, Hernandez, Fernandez-Lobbe et Leguizamon ont du travail pour encadrer la nouvelle génération.
La France
Un Tournoi des 6 Nations fini à la 4e place avec trois victoires (dont un 19-17 en Ecosse) un an après avoir fini à la dernière place, une nouvelle tournée de juin de défaites en défaites (50-23, 6-0, 39-13), l’équipe de France vit en eaux troubles. Ni le hold-up dans le Crunch (26-24) ni la courte défaite en Australie (6-0) grâce à une énorme défense ne font oublier des performances sans grand relief. La ligne directrice du jeu a du mal à apparaître, les résultats ne suivent pas, et Philippe Saint-André, à un an de la Coupe du monde a dévoilé une liste de dix joueurs étrangers susceptibles d’être intégrés d’ici septembre 2015. A un an de la compétition, 74 joueurs sont susceptibles d’y être, preuve que les certitudes ne sont pas nombreuses.
L'Italie
A l’image de l’Argentine, l’Italie ne connaît plus le goût de la victoire depuis bien longtemps. Cela date en fait du 16 novembre, et d’un succès sur les Fidji (37-31). La différence avec les Pumas : les hommes de Jacques Brunel n’ont pas rencontré que des cadors de l’ovalie. Passent les cinq revers du Tournoi (dont l’un 21-20 à domicile contre l’Ecosse), mais les défaites aux Fidji (25-14), aux Samoa (15-0) et au Japon (26-23) ont sonné comme de grosses désillusions. L’ancien entraîneur de l’USAP a encore un gros travail à effectuer pour sortir, dans un an, l’Italie de la phase de poules pour la première fois de son Histoire.