17 mars (Reuters) - Moody's a annoncé lundi avoir abaissé la
note souveraine de l'Argentine de B3 à Caa1, en expliquant que
la fonte rapide des réserves officielles augmentait le risque de
voir Buenos Aires incapable d'honorer le service de sa dette en
devises.
La perspective de la nouvelle note est stable, a précisé
l'agence.
Gabriel Torres, analyste de Moody's, a estimé que la
diminution des réserves financières de l'Etat s'apparentait à
une "quasi-chute libre".
Alors qu'elles avaient atteint 52,7 milliards de dollars en
2011, ces réserves sont tombées à 27,5 milliards depuis, selon
Moody's.
"Nous allons surveiller les réserves plus que tout", a
ajouté Gabriel Torres. "Si l'Argentine trouve de nouvelles
options de financement, quelles qu'elles soient - un appel au
marché, une augmentation des prêts bilatéraux, une augmentation
des flux de capitaux, quoi que ce soit qui leur facilite les
choses - alors ce sera positif en terme de crédit."
Mais l'Argentine est privée d'accès au marché de la dette
depuis plus de 10 ans après avoir fait défaut sur sa dette.
"L'Argentine pourrait par exemple accéder à un financement
du FMI mais il faudrait qu'elle ait avec le FMI une relation
complètement différente de celle qu'ils entretiennent
aujourd'hui", juge Gabriel Torres.
La présidente argentine, Cristina Fernandez, critique
régulièrement les prescriptions économiques du FMI en leur
attribuant la responsabilité des difficultés économiques de son
pays, entre autres une inflation que les économistes
indépendants estiment à plus de 30% par an, l'un des taux les
plus élevés au monde.
Le deuxième mandat de Cristina Fernandez s'achèvera fin
2015. Une partie des investisseurs espèrent que le prochain chef
de l'Etat adoptera des politiques plus libérales pour lutter
contre l'inflation et la diminution des réserves.
Le Club de Paris a appelé la semaine dernière Buenos Aires à
négocier les modalités de remboursement de ses arriérés de
dette. (voir: )
Moody's estime que l'Etat argentin devra honorer des
paiements en dollar de plus de 20 milliards de dollars entre
2014 et 2015, explique l'agence dans un communiqué. (r.reuters.com/pus67v)
(Kanika Sikka à Bangalore et Luciana Lopez à New York; Marc
Angrand pour le service français)
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