BUENOS AIRES, Argentine – L’acquittement de 13 personnes accusées d’avoir kidnappé une jeune mère et de l’avoir forcée à travailler comme esclave sexuelle pendant des années a généré une onde de choc et d’indignation à travers l’Argentine mercredi.
Le résultat du procès a donné lieu à des manifestations et des leaders politiques ont appelé à ce que les trois juges qui ont livré le verdict soient destitués.
Plusieurs estiment que le verdict représente un recul dans les efforts de l’Argentine pour combattre le trafic sexuel, qui ont commencé largement avec les démarches menées pendant une décennie par une seule femme, Susana Trimarco, pour retrouver sa fille, Maria de los Angeles «Marita» Veron. Ses avocats ont indiqué qu’elle ferait appel du verdict.
Les efforts de Mme Trimarco ont exposé un monde interlope de figures du crime organisé qui opèrent des bordels sous la protection des autorités partout en Argentine.
La ministre de la Sécurité, Nilda Garré, a fortement critiqué le verdict.
Elle a indiqué que c’était non seulement un revers dans le cas de Marita Veron — qui avait conscientisé le pays aux horreurs de l’esclavage au 21e siècle — mais pour toutes les victimes des réseaux de trafic humain et d’exploitation sexuelle qui ont donné des témoignages courageux lors du procès.
Le verdict «consacre l’impunité judiciaire de ces crimes», a-t-elle ajouté.
D’autres responsables ont offert leur appui à la mère de Mme Veron, dénonçant le verdict et louant les efforts du gouvernement de sauver les femmes de la prostitution.
Mme Trimarco a indiqué que la présidente Cristina Fernandez l’avait appelée personnellement pour exprimer sa surprise et son indignation.
La présidente a indiqué que les verdicts montraient le besoin d’éliminer la corruption judiciaire en réformant la façon dont les juges sont sélectionnés et gardent leurs emplois. Les adversaires politiques de Mme Fernandez disent qu’il s’agit d’une attaque sur l’indépendance judiciaire.
Les avocats de M. Trimarco ont quant à eux déclaré que le verdict était un signe que l’impunité existe toujours.
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