Le team Nomade Racing, basé à Saulnot assiste neuf pilotes sur le Dakar. Dont le meilleur Français, Olivier Pain.
«C’est son dixième Dakar. On est super-content qu’un gars comme lui nous fasse confiance », lâche Emmanuel Braga.
À Saulnot, le team Nomade Racing s’apprête à lever l’ancre. Ce dimanche 27 décembre, Manu Braga, le boss de Nomade, Angélique, sa compagne et associée et leur équipe de mécaniciens s’envoleront pour l’Argentine. Pour écrire trois semaines d’une nouvelle page d’aventures sur le Dakar. Dans leurs sillons, neuf pilotes. Huit à motos et un sur un quad. La belle surprise, c’est que le team haut-saônois assistera pour la première fois, Olivier Pain, le meilleur français, qui, pour sa dixième participation au plus mythique des rallyes-raids, enfourchera une KTM.
Olivier Pain, 34 ans a rejoint Nomade Racing au printemps. « Je le connais depuis plusieurs années. On a discuté. Il s’est retrouvé sans guidon après le dernier Dakar. Il avait envie de changer », résume Manu Braga, l’ancien enduriste, qui avait bouclé son premier Dakar, en tant que pilote, il y a une dizaine d’années. Avant de créer son équipe d’assistance dans le Doubs.
Nomade Racing, en manque de place, a déménagé cette année. À Saulnot. « Ca fait plus sérieux ! », confie le chef d’entreprise, qui « impose » à ses pilotes, une charte graphique pour les motos. Histoire de mieux affirmer cet esprit d’équipe.
En 2009, Nomade avait déjà accompagné douze pilotes. Son record. Mais l’essentiel du groupe, c’était des « poireaux ». Des amateurs pur jus. Comme Manu l’avait lui-même été.
« Il veut être sur le podium. Au minimum dans le top 5 »
En ce début janvier, deux pros courront sous ses couleurs sur les pistes d’Amérique du sud : Olivier Pain et Loïc Minaudier. « Cette année, on a beaucoup d’amateurs éclairés qui ont déjà participé au Dakar », compare Manu Braga. Nomade Racing s’internationalise d’avantage. Deux pilotes Suisses et deux British font confiance à la logistique haut-saônoise. Un des mécanos a été recruté aux États-Unis. « C’est intéressant d’avoir des gens qui parlent plusieurs langues dans l’équipe », commente le team manger.
Ca change quoi de se mettre au service d’excellents pilotes ? « C’est un travail plus affiné. Pour le pilotage, les pros vont demander plus de réglages. Le timing en course ne sera pas le même, non plus. Cela nous ouvre aussi des partenariats plus importants », livre le manager de l’écurie qui sait qu’il doit la même qualité de service à ses pilotes. Amateurs ou pros. Bref, il lui faut penser autrement l’assistance en course et la logistique. Pour Olivier Pain, un des cinq mécaniciens de l’équipe d’assistance lui sera complètement dévolu. « Il veut être sur le podium. Au minimum dans le top 5. Pour les pilotes de pointe, c’est sur les deux étapes marathon que ça joue. Sans assistance. En deux jours tout peut arriver », estime Manu Braga.
Le gros camion, le 4X4 d’assistance, ainsi que les motos ont déjà pris la direction de l’Argentine, fin novembre. « On avait fait trois courses pour préparer le Dakar. En rentrant du rallye de Merzouga (N.D.L.R. : en octobre), on a eu trois semaines pour tout préparer », évoque Manu Braga. Les jours qui précèdent le Dakar sont désormais plus relax que lorsque le rallye-raid filait vers l’Afrique. « Quand on partait, on était épuisés », se souvient-il. Là, l’équipe dispose donc d’une période creuse pour se ressourcer avant le jour J. « Mais ce qui est stressant, c’est qu’on se demande toujours si on n’a pas oublié quelque chose. Si c’est petit, on peut rattraper. Mais pas si c’est volumineux… ». À suivre du 1er au 16 janvier
Olivier BOURAS