Xi Jinping a signé de nombreux accords avec ces différents pays, en particulier dans l’énergie et les infrastructures, témoignant du rôle croissant joué par Pékin dans la région.
Le président chinois Xi Jinping achève à Cuba une tournée en Amérique latine organisée à l’occasion du sommet des pays émergents au Brésil la semaine dernière. Ces rencontres ont confirmé la montée en puissance de Pékin dans l’ancienne chasse gardée américaine.
UNE TOURNÉE FRUCTUEUSE
Cette tournée aura été particulièrement réussie pour Pékin, qui doit faire face à d’importants besoins en matières premières et en biens de haute technologie. De nombreux contrats ont été signés au cours de ces quelques jours, dont pas moins d’une trentaine avec le Brésil (y compris la vente à Pékin de soixante avions du constructeur Embraer).
D’autres accords seront encore annoncés lors de la dernière étape à Cuba, dont la Chine est déjà le deuxième partenaire commercial, après le Venezuela, et le premier bailleur de fonds. Après avoir rencontré son homologue Raul Castro à La Havane mardi, Xi Jinping se rendra le lendemain à Santiago de Cuba. La deuxième ville du pays avait été fortement touchée par l’ouragan Sandy en 2012, et le chef de l’État chinois pourrait annoncer à cette occasion une initiative en matière de reconstruction.
UN RÔLE COMMERCIAL CROISSANT DANS LA RÉGION
Au cours des dernières années, la relation entre la Chine et l’Amérique latine s’est très fortement développée, les échanges dépassant désormais 260 milliards de dollars par an (192 milliards d’euros). Pékin est aujourd’hui le premier partenaire commercial du Brésil, le second de l’Argentine. Il y a 25 ans, la Chine n’était que la 17e destination pour les exportations latino-américaines.
Ce boom s’explique par les besoins chinois en ressources naturelles pour alimenter sa vigoureuse croissance économique et les nouvelles habitudes de consommation nées de l’urbanisation et l’augmentation du niveau de vie. Une aubaine pour l’Amérique latine, aux sols fertiles et aux sous-sols généreux (minerais de la Cordillère des Andes, pétrole du bassin de l’Orénoque vénézuélien, récoltes de la pampa argentine…).
UN COUP D’ACCÉLÉRATEUR DANS LES INFRASTRUCTURES
Mais le Brésil ne se contente pas d’importer – la Chine joue un rôle de plus en plus actif dans la région en tant qu’investisseur, en particulier dans les mines ou les infrastructures, afin de sécuriser ses approvisionnements à plus long terme. L’Amérique latine représente désormais 20 % de l’investissement étranger direct chinois dans le monde.
La tournée du président chinois a confirmé cette tendance, avec notamment la création au Venezuela d’un fonds de développement doté de 4 milliards de dollars (3 milliards d’euros) et une aide de 691 millions de dollars (512 millions d’euros) pour développer les industries de l’or et du cuivre. La Chine va également cofinancer un investissement de 300 millions de dollars (222 millions d’euros) pour les chemins de fer brésiliens et sa banque d’import-export a débloqué un prêt de 5 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) en faveur du groupe minier Vale, dont les bateaux acheminent de l’acier vers l’Asie.
« Nos relations, qui représentent un véritable partenariat, progressent à un rythme sans précédent dans divers domaines de coopération », s’est félicitée la présidente brésilienne Dilma Rousseff. Même si la société civile latino-américaine, en Patagonie argentine en particulier, ne voit pas toujours ces projets d’un bon œil, en raison en particulier de leurs impacts environnementaux.
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