Le livre est publié en 1963 : L’incontournable "Marelle" de Julio …

Né en Belgique, mort à Paris, mais   résolument argentin: Julio Cortazar, auteur de "Marelle" et considéré comme   l'un des plus grands écrivains latino-américains, aurait eu 100 ans cette   semaine, l'occasion d'un hommage des deux côtés de l'Atlantique.     "Nous marchions sans nous chercher, tout en sachant que nous marchions pour   nous rencontrer": même Google, en plaçant mardi une phrase de son livre phare   sur sa page d'accueil argentine, s'est souvenu de l'écrivain facétieux,   surmontant la barre de recherche d'une marelle avec son portrait.    
 "Marelle", roman-labyrinthe de 600 pages qui entremêle récits à Paris et à   Buenos Aires, et que le lecteur peut lire dans l'ordre ou en sautant d'un   chapitre à l'autre (il y en a 155) sans suivre la numérotation, est sans   conteste l'œuvre la plus connue de Julio Cortazar.    
 Quand le livre est publié en 1963, l'écrivain, féru de surréalisme et de pataphysique, a déjà près de cinquante ans et une oeuvre prolifique derrière   lui, souvent teintée d'humour, avec notamment "Bestiaire", "Fin d'un jeu" ou   encore "Les armes secrètes", des recueils de nouvelles qui témoignent déjà de   son talent de conteur.     
Né à Ixelles (Belgique) le 26 août 1914, il rejoint l'Argentine quand sa famille y revient en 1918, avant de la quitter à nouveau en 1951 pour la France, en protestation contre la dictature du général Peron.    
 "Il avait fait sa vie à Paris, mais l'Argentine a été sa référence, et cela se voit dans son œuvre", raconte à l'AFP Sara Facio, amie photographe de l'écrivain et auteur de son portrait le plus célèbre en 1967, une photo en noir   et blanc le montrant cigarette à la bouche et regard frondeur.  Mêlant souvent le fantastique où le réalisme magique typique de la   littérature sud-américaine, son oeuvre, traduite dans une trentaine de langues,   s'est vendue cette année à plus de 100.000 exemplaires dans les pays de langue espagnole.          
En Argentine, 2014 a été décrétée "année Cortazar", avec comme thème "100 ans sans Julio".   A Buenos Aires, pendant trois jours, plus de 40 écrivains, universitaires   et journalistes débattent cette semaine à la Bibliothèque nationale du rôle de cet intellectuel engagé à gauche, ayant soutenu les révolutions cubaine et   sandiniste.     Au Musée des Beaux Arts, une exposition intitulée "Les autres ciels"   réunit, jusqu'au 28 septembre, sa machine à écrire, sa pipe, une vieille guitare que lui avait offerte le poète chilien Pablo Neruda et de nombreuses   photos de l'auteur. L'exposition permet de plonger dans l'intimité de l'écrivain et de   découvrir les livres ou le cinéma qu'il aimait, sa passion pour la boxe et pour   le jazz, son plaisir de fumer et de déguster un whisky...     Pour fêter son centenaire, le London City, café des années 1950 qu'il avait   immortalisé dans son livre "Les gagnants", a rouvert ses portes à Buenos Aires.  A l'intérieur, une table porte désormais une plaque en bronze et un   cendrier d'acier qui lui sont dédiés.    
 Son exil en France, pendant plus de trente ans et jusqu'à sa mort, a lui   aussi laissé des marques.    
 L'auteur de "Cronopes et fameux" y avait travaillé, en plus de ses écrits,   comme traducteur, faisant passer à l'espagnol des auteurs comme Marguerite Yourcenar ou Lautréamont. Il avait même pris la nationalité française en 1981.     
En mars, le Salon du livre à Paris lui a rendu hommage, l'Argentine étant cette année son invitée d'honneur.     Mardi, plusieurs dizaines de personnes, la plupart originaires d'Amérique du   Sud, se sont réunies à Paris autour de sa tombe, au cimetière Montparnasse.   
  "Par hasard, il s'est produit ici une rencontre extraordinaire entre Latino-américains, nous ne nous connaissions pas avant, mais nous voici réunis pour célébrer une fois de plus la naissance d'un être aussi extraordinaire",   racontait Susana Neuhaus, psychologue et artiste argentine, amie personnelle de Julio Cortazar. A ses côtés, le cinéaste uruguayen Gonzalo Arijon avait lui entrepris de   réaliser un petit film devant la tombe: "c'est un plan séquence de 40 minutes  dans lequel défilent de nombreuses personnes, c'est un moment collectif, très émouvant, un acte d'amour spontané", a-t-il expliqué. Un film qui sera ensuite diffusé sur plusieurs télévisions latino-américaines et sur YouTube.   
 

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