Le Jaguar qui se rêvait Puma

Kevin leroy

Publicité

k.leroy@sudouest.fr

Martin Chiappesoni sera à l'œuvre cet après-midi à Aimé-Giral, pour un match somme toute banal de Pro D2. Loin, très loin de son Argentine natale et de la Coupe du monde de rugby dont le coup d'envoi a été donné hier soir. Les Pumas argentins, eux, entreront dans la compétition demain face aux All Blacks pour un match de gala. Loin, très loin d'Aimé-Giral…

Quel rapport avec Martin Chiappesoni direz-vous ? Pour le nouveau troisième ligne de l'USD, la sélection est tout simplement le « rêve ultime ». Inconnu du grand public à son arrivée dans les Landes, le jeune homme (25 ans) est-il totalement à côté de la plaque ? Pas tout à fait en réalité. Car il a en fait déjà goûté aux Pumas, en 2013, lors de la Coupe d'Amérique du Sud (oui, ça existe…), une compétition pour laquelle les meilleurs Argentins n'ont pas besoin de se déplacer.

Ces dernières saisons, Martin Chiappesoni était en revanche un membre assidu de la sélection à 7 et de l'équipe B argentine, les Jaguars. A son programme, de nombreux matchs dans le cadre de la Nations Cup, face à des équipes de seconde zone comme la Roumanie, la Russie ou l'Uruguay. Mais le sommet de la carrière de l'Argentin reste jusqu'ici cette Coupe du monde des moins de 20 ans à domicile en 2010. « Jouer dans son pays et devant sa famille, c'est une expérience unique », se souvient-il.

Le troisième ligne évoluait alors dans son petit club de Parana, qu'il quitta un an plus tard pour Rosario, plus connu pour être la ville natale de Lionel Messi que pour son équipe de rugby. Il y passa quatre saisons, refusant les offres de quelques équipes de D2 anglaise pour finir ses études d'éducation physique, avant de répondre favorablement à l'appel de l'USD. « Je ne connaissais pas Dax, j'ai dû faire une recherche Google, avoue-t-il. Mais je connais Victor Arias (NDLR : pilier de l'USD entre 2012 et 2015) qui m'a dit du bien du club et du championnat », précise-t-il.

« Une bonne pioche »

Son baptême de la Pro D2 a donc eu lieu il y a deux semaines, pour une prestation convaincante face à Bayonne, prolongée d'une nouvelle titularisation en numéro 8 à Carcassonne. Deux sorties qui font déjà dire à Patrick Furet qu'il « fait partie des bonnes pioches » du recrutement dacquois. « C'est un joueur très intéressant dans sa capacité à intégrer nos systèmes, et il a en plus un grand rayon d'action. Il arrive à faire la différence par ses courses et comme c'est un joueur de 7, il est très fort dans les duels », se réjouit l'entraîneur des avants de l'USD.

Si son relatif manque de puissance pourrait être handicapant en numéro 8 sur la durée, l'Argentin a l'avantage de pouvoir se décaler sur l'aile de la troisième ligne, ce qui offrira de nombreuses solutions au staff dacquois. On devrait donc le voir souvent sur le terrain cette saison, ça tombe bien, car c'est ce qu'il est venu chercher en France.

« Je voulais vivre cette expérience de jouer en Europe, m'en servir pour m'améliorer comme joueur. Si j'ai l'opportunité d'être Puma un jour ce sera magnifique, mais sinon tant pis, explique-t-il. Pour l'instant je suis ici et le plus important en ce moment est de bien jouer pour Dax. Je pense que nous avons une bonne équipe, et si tout le monde se persuade dans sa tête que nous pouvons battre n'importe qui, nous pouvons y arriver. »

Leave a Reply